Les associations en première ligne face à la détresse des victimes

Nombreuses sont les familles désemparées qui se sont rapprochées des associations d’aides aux victimes de dérives sectaires pour chercher des réponses au changement d’attitude d’un proche et à son éloignement.

C’est ce qu’a fait l’un des enfants de Brigitte, une retraitée de 72 ans attirée par les idées anti-vaccin et QAnon, qui a rejoint en 2020 une communauté fondée par plusieurs français antisystèmes à Mamarchevo en Bulgarie1.

Brigitte est loin d’être un cas isolé et les associations d’aide aux victimes de dérives sectaires, en première ligne pour accueillir les proches de personnes séduites par les thèses complotistes, se sont adaptées à cette nouvelle tendance. Ainsi Dominique Hubert, présidente de l’Adfi (Association de défense des Familles et de l’Individu) de Nantes a été sollicitée par les proches d’« un père de famille qui était prêt à abandonner femme et enfants pour se protéger de la fin du monde dans un bunker en Suède ». Marie-Françoise Bardet, la responsable de l’Adfi Touraine explique : « Certains, sur internet, dévorent les thèses complotistes. Ils se croient ‘’initiés’’ et détenteurs de lourds secrets sur le monde et les gouvernements. Dans ce cas, la vie de famille devient d’une banalité folle et ça finit par des ruptures ».

Une autre victime qui s’est adressée au journal Le Figaro raconte comment sa mère, qui l’avait déjà entraînée dans une communauté sectaire lorsqu’elle était enfant, s’est laissée convaincre par les discours apocalyptiques et antivaccins d’un site pseudo catholique canadien qui lui envoie six newsletters par jour renvoyant vers des sites de dons en ligne. Sous l’influence de ce site, la femme de 72 ans refuse la vaccination car elle croit que les vaccins sont fabriqués avec des embryons humains.

(Source : Le figaro, 02.04.2020)

1-Cette communauté a été fondée par Eric Perroud, dont la chaîne Youtube a été fermée en raison de son contenu.

  • Auteur : Unadfi