La face sombre du Falun Gong dévoilée par une enquête d’ABC

Background Briefin, une émission d’enquête en podcast du média australien ABC, a diffusé cet été une enquête en trois parties, « Le pouvoir du Falun Gong ». Réalisée conjointement avec l’équipe de Background et une équipe de correspondants étrangers, l’émission s’est penchée, à travers les témoignages de plusieurs ex adeptes, sur des aspects peu connus du Falun Gong, en particulier sa perception de la maladie et le soutien du Falun Gong au président Donald Trump.

Les adeptes du groupe affirment que la pratique du Falun Gong améliore la santé et la guérison, mais ce n’est pas ce qu’Anna, une des ex adeptes interviewée, a pu constater. Elle raconte que sa mère, entrée dans le mouvement par le biais d’un groupe qui méditait dans un parc, a progressivement délaissé sa famille pour se dévouer entièrement au Falun Gong pour lequel elle a aussi abandonné son travail. L’un des premiers enseignements du groupe, explique Anna, consiste à se débarrasser des attachements humains afin d’atteindre le salut.

Anna n’avait que 14 ans lorsqu’elle a rencontré maître Li Hongzhi, le fondateur du Falun Gong, à Dragon Spring, la base spirituelle américaine du groupe, aussi connue sous le nom de The Moutain. Sa mère avait demandé un rendez-vous au maître pour traiter l’anorexie dont souffrait sa fille. Non seulement les passes du gourou n’ont rien soigné, mais les souffrances psychologiques vécues au sein du groupe n’ont fait qu’amplifier sa maladie.

Perçu comme un Dieu par ses adeptes, l’homme serait doté de grands pouvoirs, dont celui de guérison. C’est pourquoi la mère d’Anna, « a rejeté les tentatives des médecins de la mettre sous traitement ». Selon les conceptions des adeptes, pendre un médicament ou aller à l’hôpital « signifie que vous êtes un mauvais pratiquant. Cela signifie que vous ne faites pas entièrement confiance à Maître Li. »

D’autres pressions psychologiques sont venues s’ajouter rendant difficile la sortie de la maladie. Née d’un mariage mixte, les idées de Li Hongzhi sur le métissage l’on beaucoup fait souffrir. Selon lui, le « mélange de races chez les humains fait partie d’un complot extraterrestre visant à éloigner l’humanité des dieux » et « lorsqu’un enfant naît d’un mariage interracial, cet enfant n’a pas de royaume céleste où aller », raconte Anna.

L’enseignement de Li Hongzhi selon lequel l’homosexualité est mauvaise et crée un karma négatif l’a aussi beaucoup perturbée à une époque où elle a découvert sa propre homosexualité.

Enfin, la croyance selon laquelle Li Hongzhi pouvait lire les pensées de ses adeptes n’a fait qu’accroître son anxiété.

Shani May, la fille d’une adepte du mouvement, a aussi vécu le désintérêt de sa mère pour sa famille et surtout sa mère est morte pour avoir arrêté de prendre ses médicaments contre l’hypertension et essayé de gérer sa maladie par la méditation et le « nettoyage ».

Ben Hurley, un ancien pratiquant australien souligne que si Li Hongzhi préconise officiellement d’aller à l’hôpital en cas de maladie, il enseigne parallèlement qu’il peut guérir toutes les maladies si l’on croit en lui.

Une autre partie du podcast a été consacrée au soutien du Falun Gong à Donald Trump. Les pratiquants du Falun Gong voient en effet dans le président américain un allié dans la lutte contre le Parti communiste chinois (PCC)

Ainsi, on apprend que The Epoch Times, maintenant publié en ligne, a dépensé près de 2 millions de dollars en publicité pro Trump sur Facebook. La chaîne YouTube d’Epoch Times séduit également un public conservateur

Mais la façon d’opérer d’Epoch Times sur Facebook n’est pas toujours claire et le réseau social a été obligé de sévir plusieurs fois contre le média.

Facebook l’a interdit de publicité après avoir découvert qu’il publiait des annonces d’abonnement avec un message pro-Trump via des groupes de façade (Honest Paper et Pure American Journalism) en dissimulant leurs liens avec le groupe d’édition The Epoch Times. »

Facebook a de nouveau réagi en décembre 2019 en supprimant les publications d’un réseau qu’il avait lié à Epoch Media Group. Le réseau, appelé The Beauty of Life (BL), avait créé de toute pièce des profils de supposés partisans de Trump. Facebook a également découvert que BL avait dépensé plus de 9 millions de dollars en publicités ayant atteint 55 millions de comptes Facebook. BL était exploité depuis le Vietnam par d’anciens employés de The Vietnam Epoch Times.

(Source : Abc, 21.07.2020)

Pour écouter les trois épisodes du podcast de Background Briefing, The Power of Falun Gong, une enquête réalisée par Hagar Cohen : https://www.abc.net.au/radionational/programs/backgroundbriefing/

Lire sur le site de l’Unadfi : Falun Gong – Que sait-on de ?https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/falun-gong-que-sait-on-de/

 

  • Auteur : Unadfi