Harry Fischer, fidèle de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours (Mormons), a mis fin à ses jours le 13 février dernier après avoir déclaré publiquement son homosexualité. Ce suicide met une nouvelle fois en lumière la réprobation de l’homosexualité par l’église mormone qui la considère comme une « transgression de la loi divine », et la défiance de certains adeptes vis-à-vis de leur hiérarchie.
L’église mormone a d’ailleurs mis en place différentes mesures pour lutter contre l’homosexualité. En 2012, elle a ouvert un site web dans le but de favoriser les échanges autour de cette question et de ramener les « brebis égarées sur le droit chemin ». Elle a également promulgué une nouvelle politique imposant aux fidèles mariés avec une personne de même sexe de passer devant un conseil disciplinaire, étape précédant l’excommunication.
Suite à ces nouvelles mesures, de nombreux mormons – homosexuels et hétérosexuels – ont officiellement quitté l’église, d’autres ont réduit leur implication. Certains, plus fragiles, n’ont trouvé d’autre alternative que le suicide. Mama Dragons, une association de mormones, mères d’enfants homosexuels, a signalé quarante-trois suicides rien que pour le début de l’année 2016. Elles alertent sur ce chiffre en hausse constante.
Malgré cette alerte, les leaders de l’église mormone ne plient pas. Deux piliers de sa hiérarchie, Thomas S. Monson, le président actuel, à l’origine de cette politique discriminante et intolérante, et Russell M. Nelson se sont fermement opposés à tout ajustement. Un autre a déclaré aux parents de jeunes s’étant donné la mort que « seul Dieu pouvait juger de la responsabilité de la politique de l’Église et de ses leaders dans le suicide de leurs enfants ».
(Source : Têtu, 18.03.2016)