Dissoudre n’est pas disparaître

C’est par l’intermédiaire d’un communiqué que le groupe de musique aux accents xénophobes Les Brigandes a annoncé sa dissolution. Derrière ce groupe se cache une communauté sectaire basée à la Salvetat-sur-Agout dans l’Hérault avec à sa tête Joel Labruyère. Le groupe fait l’objet de plusieurs plaintes.

Le groupe explique arrêter sa carrière à cause de « la diabolisation » et des « censures successives ». Mais aussi parce que ses possibilités de concerts se sont réduites car il ne souhaite pas se soumettre aux « exigences de la mascarade sanitaire ». Le groupe a dans ses chansons défendu un discours xénophobe, ouvertement d’extrême droite avec un fond toujours présent de complotisme.

La communauté de la Rose et de l’épée dont font partie Les Brigandes s’est formé derrière Joel Labruyère, personnage bien connu notamment de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Labruyère et la communauté font l’objet de nombreuses plaintes de la part d’anciens adeptes, notamment pour travail dissimulé. Le gourou est aussi sous le coup d’une enquête dans une affaire d’assassinat en Belgique1. De nombreux témoignages d’anciens membres montrent l’emprise de Labruyère et le fonctionnement sectaire du groupe.

Cette dissolution ne semble pourtant pas rimer avec disparition et arrêt des projets. En effet, dans son communiqué le groupe indique vouloir se réorganiser sous forme « d’un réseau plus dispersé et moins visible pour s’adapter aux temps difficiles à venir ». Pour maitre Rodolphe Bosselut, avocat de plaignants, cette dissolution n’est rien d’autre qu’un effet d’annonce et le groupe continue d’agir et de mettre sous emprise dans une communauté encore plus fermée qui facilite les dérives sectaires. Comme le précise, Pascale Duval, porte-parole de l’Unadfi au micro de France Bleu Hérault : ‘’Quand un mouvement est inquiété par les forces de police, c’est une façon de se protéger. Beaucoup de mouvements sectaires ont annoncé une dissolution, mais on les retrouve sous une autre apparence. Il n’y a pas de cassure totale du mouvement ».

(Sources : Marianne, 24.09.2021 & France 3 Occitanie, 28.09.2021 & Midi Libre, 05.10.202 & France Bleu Hérault,08.10.2021)

  1. Lire sur le site de l’Unadfi, Ouverture d’une enquête pour assassinat : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/ouverture-dune-enquete-pour-assassinat/
  2. Lire sur le le site de l’Unadfi, l’ensemble des articles sur Les Brigandes : https://www.unadfi.org/mot-clef/les-brigandes/
  • Auteur : Unadfi