1500 enfants en danger dans une secte

La commission sénatoriale des femmes, des enfants, des relations familiales et de l’égalité des sexes, qui a été chargée d’enquêter sur des cas de viol, d’abus sexuels, de travail forcé et de mariages d’enfants commis par une secte présumée appelée Socorro Bayanihan Services, Inc. (SBSI), appelle le gouvernement Philippin à agir rapidement pour les sauver.

Selon la résolution déposée par la sénatrice Risa Hontiveros, le groupe, qui compterait 3 600 membres, dont 1587 enfants, vivrait dans une base fermée gardée par une organisation paramilitaire liée à la secte.

Socorro Bayanihan Services, Inc. (SBSI) est une organisation civique qui avait obtenu en 2004 la gestion communautaire des ressources dans les zones protégées du ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles,  pour développer des terres. Elle nie les allégations portées contre elle, mais depuis 2019 elle est soupçonnée d’être une secte, notamment par l’Église indépendante des Philippines à laquelle elle était auparavant affiliée. Au fil des ans cette dernière s’est vu interdire l’accès à l’enclave fortement gardée où vit la communauté.

Selon Risa Hontiveros, le groupe se serait transformé, en 2017, en un culte apocalyptique connu sous le nom d’Omega de Salonera dont le dirigeant serait considéré comme le messie par ses adeptes. Citant les témoignages de membres récemment échappés, la sénatrice raconte qu’une adolescente de 13 ans a été obligée de se marier à un homme de 21 ans et d’avoir des relations sexuelles non-consenties avec lui. Le dirigeant aurait, lui aussi, forcé des jeunes filles à coucher avec lui avant qu’elles soient mariées à l’âge de 12 ans.

Selon le témoignage d’Anna Fionah L. Bojos, membre d’une ONG humanitaire, les enfants auraient été utilisés comme main d’œuvre pour construire une piscine et un terrain de basket. Selon elle, le travail jugé insatisfaisant aurait été sanctionné par des périodes d’isolement pouvant aller jusqu’à une semaine. Elle signale aussi l’entrainement paramilitaire quotidien des enfants.

Un ancien adepte, membre de l’aile armée de l’organisation a raconté que cette structure comptait plus de 100 membres, dont des enfants qui s’entrainaient au combat en ayant la conviction « d’être des soldats de Dieu ».

Le sénateur Ronald Dela Rosa qui a, lui aussi, déposé une résolution après avoir reçu un courrier du Maire de Socorro, a déclaré que l’organisation abriterait un laboratoire fabriquant de la méthamphétamine et se servirait des « membres de la secte comme « boucliers humains » pour éviter des poursuites pour trafic de drogue ».

Enfin, le gourou serait aussi accusé d’obliger ses adeptes à lui céder certaines de leurs prestations sociales. 

(Sources : Agence de presse philippine, 19.09.2023 & Telegraph.co.uk, 22.09.2023)

  • Auteur : Unadfi