L’intelligence artificielle s’invite dans les lieux de culte. Un grand écart entre tradition et modernité qui pousse croyants et dirigeants religieux à repenser leur lien avec le divin.
À Houston, un chatbot appelé « Rabbi Bot » délivre des sermons inspirés des écrits de son créateur, le rabbin Josh Fixler. De quoi susciter la curiosité des fidèles. Mais aussi des débats : l’IA peut-elle remplacer le lien sacré entre l’homme et le divin ?
Cette révolution technologique, comparable à l’introduction de la radio ou Internet dans les pratiques religieuses, est apportée par des dirigeants spirituels qui cherchent à moderniser leur approche. L’IA est le plus souvent utilisée de manière pragmatique, pour des réponses rapides comme des traductions instantanées ou des recherches bibliques. Mais elle l’est aussi pour l’écriture de sermons, comme l’a fait un pasteur texan Jay Cooper, avec ChatGPT. Et cet usage soulève des questions éthiques. « Notre rôle est de répondre aux douleurs humaines, pas de les automatiser », affirme Oren Hayon, un rabbin de Menlo Park. Le pasteur Thomas Castello partage ce scepticisme : « En se reposant trop sur l’IA, les leaders risquent de perdre leur créativité et le lien intime avec leurs enseignements et leurs communautés ».
Et surtout, l’IA n’est pas infaillible. Certains chatbots, comme Rabbi Bot, ont inventé des citations fausses. Joe Suh, fondateur de Pastors.ai, reconnaît « des imperfections » mais il anticipe « un avenir où les interrogations spirituelles gagneront en importance. Pour l’instant, ce concept est un peu en avance sur son temps ». Reste que les entreprises technologiques spécialisées dans la foi accélèrent le mouvement. Elles ciblaient jusqu’alors les chrétiens et les juifs mais on voit déjà émerger des chatbots adaptés aux traditions musulmanes et bouddhistes.
(Source : Big Data, 10.01.2025)
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