Le 28 novembre dernier, Daniel M., un ancien viticulteur de 77 ans, autoproclamé guérisseur, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Saintes (Charente-Maritime), accusé de travail dissimulé, d’exercice illégal de la médecine et de blanchiment d’argent.
Pendant trois décennies, cet homme, fervent catholique, a attiré une vaste clientèle grâce au bouche-à-oreille. Apposant ses mains et récitant des prières, il disait soigner des affections comme l’eczéma ou les brûlures, sans établir de tarifs fixes. Son train de vie a éveillé les soupçons et les foudres du fisc : il aurait encaissé jusqu’à 40 000 € par mois sans déclarer ses revenus et doit quelque 952 000 € d’impôt et d’Urssaf rien que sur les six dernières années.
Lors d’une perquisition, les autorités ont saisi 3,7 kg d’or, 11 000 € en liquide, cinq véhicules de luxe et d’autres biens de valeur. L’ensemble a été confié à l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis (AGRASC).
A la barre, Daniel M., qui a cessé toute activité depuis sa garde à vue, a contesté les accusations d’exercice illégal de la médecine, affirmant n’avoir jamais posé de diagnostic ou prescrit de traitement, mais reconnaît le travail dissimulé. Son avocat a dénoncé un traitement médiatique injuste et une surévaluation des biens saisis rappelant que les séances étaient à prix libre.
A l’issue de l’audience, où l’on a parlé finances et spiritualité, le parquet a réclamé la saisie de ses biens et de la prison avec sursis. L’affaire a été mise en délibéré.
(Source : Le Parisien : 28.11.2024)