Pierres guérisseuses : fausses vertus, vrais dangers

Pour les adeptes de la lithothérapie, chaque pierre est dotée de pouvoirs et de bienfaits. Mais si l’on s’en tient à la science, il n’en est rien. C’est parfois même le contraire. Steve Bonneville, professeur de géologie à l’Université Libre de Bruxelles, explique pourquoi les pierres prétendument guérisseuses peuvent être véritablement dangereuses.

La lithothérapie est une pratique pseudoscientifique qui confère aux gemmes le pouvoir de véhiculer une énergie et d’exercer une influence sur notre organisme.

Steve Bonneville revient sur cette idée de rayonnement, détournée par les adeptes de la lithothérapie : « à ce jour, cela n’a pas été prouvé par la science. Le seul rayonnement qui a été prouvé scientifiquement, c’était il y a à peu près 120 ans lorsque Marie Curie a mis à jour la radioactivité. Au-delà de cette unique preuve scientifique, les roches n’ont pas de rayonnement, n’émettent pas de vibrations. On n’a jamais mesuré une énergie, une résonance ou une longueur d’onde qui se dégage d’une pierre. A l’exception de la radioactivité, on ne mesure rien d’autre parce qu’il n’y a rien d’autre à mesurer. »

Il alerte sur le danger de certaines techniques, comme celle qui consiste à laisser infuser une roche dans de l’eau avant d’ingérer cette eau : « cela peut présenter certains risques. Il y a des roches qui ne sont pas bonnes à être dissoutes dans l’eau et à boire. On peut donner l’exemple de la zincite qui est un oxyde de zinc (utilisé dans des crèmes de beauté). Cela a des effets toxicologiques délétères si on la macère pour l’ingérer. De plus, certaines roches ne sont pas à mettre en contact avec la peau. Des roches qui contiennent certains éléments comme l’arsenic par exemple. »

Malgré la connotation positive des termes accolés aux pierre guérisseuses, comme « minérale » ou « naturelle », ces pierres et leur composition peuvent donc présenter des dangers pour la santé : « il faut bien comprendre qu’on n’a pas de traçabilité absolue et que les contrôles de qualité de ces minéraux sont inexistants. […] En fait, la formulation chimique de la pierre est indicative. […] Il peut y avoir des impuretés. […] Il y a donc ce risque de mettre sur sa peau des roches qui contiennent certains composants pouvant être toxiques ».

La seule vertu éprouvée jusqu’à présent : celle de générer de considérables bénéfices. 

(Source : rtbf.be, 28.09.2022)

  • Auteur : Unadfi