Nouveau témoignage sur l’entrisme des PSNC à l’hôpital

Une jeune femme témoigne avoir subi une séance de magnétisme chamanique au sein d’un CHU.

Charlie Hebdo relate l’expérience de Lola, dont le témoignage a été recueilli par l’UNADFI. Cette jeune femme, atteinte du syndrome d’Ehler-Danlos (une maladie du tissu conjonctif), avait pris rendez-vous avec une rhumatologue du centre anti-douleurs de son CHU pour tenter d’apaiser ses douleurs chroniques.

Cette soignante oriente Lola vers deux médecins. Tout d’abord, un homme dont les propos font immédiatement tiquer la jeune femme : « Il était dans la théorie du traumatisme générationnel, c’était très freudien : la mère et la grand-mère étaient responsables des douleurs des patients » explique-t-elle. Elle rencontre un second médecin, que la rhumatologue présente comme un psychiatre, spécialiste de la méditation antidouleur. Dès la première consultation, plusieurs éléments alarment la jeune femme : « Il a refait une petite anamnèse, puis il m’a expliqué qu’on allait pouvoir reprogrammer mes gènes, avec de la phytothérapie, de la thérapie aux huiles essentielles et de l’homéopathie ». Il lui prescrit également un protocole comprenant une douzaine de remèdes : « Il y avait des coquilles d’huitres en poudre, du silicium, en plus d’une préparation à base d’huiles essentielles. » Le coût annoncé du protocole, plus de 200€ pour 3 mois de traitement, représente une dépense trop importante pour la jeune femme. Ce qui ne décourage pas le médecin, qui insiste : « Demandez à vos parents, c’est très important. C’est pour vous soigner, ça vaut le coup ».

La jeune femme ne cède pas, mais accepte tout de même à de suivre une deuxième séance de méditation avec ce médecin. Cette nouvelle consultation prend rapidement une tournure alarmante : après avoir initié un exercice de respiration, le médecin a apposé ses mains sur les épaules de Lola, et commencé à émettre des sons forts et effectuer des mouvements saccadés, en touchant avec vigueur le corps de sa patiente. « J’ai réalisé, dit-elle, qu’il faisait une sorte de séance de magnétisme chamanique sous couvert de méditation. Ce n’était pas du tout une initiation à la méditation. Ça a duré au moins 15-20 minutes. Je n’osais rien dire, j’étais sur mon tabouret… Sur le coup, je n’ai pas bougé. C’était très gênant, j’étais très mal à l’aise. D’un côté, j’avais envie de rire parce que c’était ridicule, mais de l’autre, en fait, j’étais tétanisée. »

Après cette expérience, Lola choisit de cesser les séances auprès de ce médecin, décision qu’elle annonce à sa rhumatologue dont la réaction est sans équivoque : elle refuse de poursuivre la prise en charge de Lola au centre antidouleur, l’accusant de chercher uniquement à se faire prescrire des médicaments. Depuis ces évènements, la jeune femme a cessé tout suivi pour sa maladie, malgré les douleurs supportées au quotidien. 

(Source : Charlie Hebdo, 29.03.2024)

  • Auteur : Unadfi