Le centre de santé holistique Complexus Care visé par de nouvelles plaintes

Déjà sous le coup d’une plainte collective pour exercice illégal de la médecine et escroquerie portée par d’anciens patients du centre, Complexus Care est visé par une seconde plainte collective déposée mi-juin auprès du parquet de Marseille par trois ex-salariées. Elles poursuivent leur ex-employeur pour harcèlement moral et « abus frauduleux de l’état d’ignorance ».

Ce centre ouvert en 2021 attirait des patients grâce aux nombreuses vidéos santé de son fondateur Hocine Sekkiou. Promettant un suivi personnalisé et pluridisciplinaire ainsi qu’une prise en charge holistique des patients, il n’offre qu’un parcours thérapeutique à distance exercé par des nutritionnistes et des naturopathes qui travaillent conjointement avec des médecins en Belgique.

Les thérapeutes, qu’ils soient en France ou en Belgique, ne rencontraient jamais les patients et leur prescrivaient des traitements sans examens poussés sur leur pathologie, et le suivi était le même pour tout le monde. Ce sont dix entres eux qui ont déposé plainte pour « «abus de confiance et de faiblesse», «escroquerie» et «exercice illégal de la médecine» » au mois de mai.

A cette première affaire, s’en ajoute désormais une seconde. Plusieurs anciennes salariées accusent leur patron de pression et de harcèlement. Elles étaient notamment poussées à interpréter des analyses sans en avoir les compétences et à prendre de nombreux rendez-vous pour « faire du chiffre » explique une ex-thérapeute du centre.

A partir du moment où les trois ex-salariées ont pris conscience des malversations le harcèlement a commencé. L’une d’elle explique « notre employeur a agi par état d’ignorance. J’étais une jeune diplômée et on lui a fait confiance. Cela m’a aveuglée et il nous a poussés à faire des choses qu’on n’aurait pas dû faire. »

Les trois plaignantes n’étaient pas les seules à se sentir mal au sein l’entreprise, puisqu’en un an seulement 40 salariés en sont partis.

Les plaignantes sont soutenues par la CFDT S3C Provence-Alpes.

Outre les plaintes, le parquet de Marseille a aussi été alerté par l’Agence régionale de santé (ARS). L’Ordre des médecins a lui aussi été saisi pour exercice illégal de la médecine. Enfin la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a effectué un signalement auprès du parquet d’Aix en Provence en raison de l’attitude de Hocine Sekkiou qui « dénigre les médecins classiques et se présente comme l’unique solution » explique l’avocat des patients, Me Lahloul. 

(Sources : Whatsupdoc, 02.06.2023)

  • Auteur : Unadfi