Ce mois de septembre, Santé Magazine s’est interrogé sur les interactions existantes entre santé et ésotérisme.
Pour le chercheur Damien Karbovnik, « il y a toujours eu des pratiques ésotériques en santé, mais elles étaient mal vues. Elles se sont développées grâce aux médias et surtout aux réseaux sociaux ». Il estime ainsi qu’aujourd’hui, la pression sociale se serait relâchée et que les personnes ayant recours à des pratiques alternatives peuvent en parler plus librement. Pour lui, la notion même de santé aurait changé. On chercherait aujourd’hui, outre le bien-être physique, un bien-être psychologique et social… Et l’on se tournerait alors vers des pratiques que n’offrirait pas la médecine conventionnelle. Pour Catherine Katz, présidente de l’Unadfi, « certaines de ces pratiques peuvent apporter un complément à des soins mais beaucoup sont des portes d’entrée à des dérives sectaires ». Elle rappelle que « sur la base de fausses promesses, certaines personnes meurent » et souligne qu’on oublie que « la médecine conventionnelle a permis l’allongement de la durée de vie dans toute l’Europe ». Elle regrette que « la désertification médicale contribue à l’essor de certaines pratiques, les médecins n’ayant plus le temps de dispenser une prise en charge globale » et souligne l’indifférence politique « l’ésotérisme ne coûtant rien à l’Assurance maladie ». Comme le chercheur elle pense qu’« il faut davantage traquer, poursuivre et condamner les faux thérapeutes ».
(Source : Santé Magazine, septembre 2024)
A lire sur le site de l’Unadfi : L’inquiétant essor de l’ésotérisme : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/dossier-lexpress-linquietant-essor-de-lesoterisme/