Suite à une plainte et une enquête du groupe «santé» de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), un naturopathe a été placé en garde à vue. Cette arrestation fait suite à la plainte de la compagne d’un client du naturopathe au début de l’année 2019. Atteint d’un cancer, ce dernier est décédé en décembre 2018. Il avait suivi les traitements du naturopathe, basés sur des huiles essentielles, des jus de fruit et des jeûnes.
En mars 2017, l’homme atteint d’un cancer du testicule avait contacté le naturopathe alors installé en Val-de-Marne. Ce dernier lui avait prescrit un traitement composé d’inhalations d’huiles essentielles, de jeûne et de consommation de jus de fruits et lui avait déconseillé les traitements médicaux comme les chimiothérapies et les interventions chirurgicales. Le malade a notamment refusé une ablation du testicule. Après le début de ce traitement, les médecins du malade détectent de l’eau dans ses poumons. Son naturopathe lui conseille alors d’effectuer un jeûne supplémentaire. Le cancer du patient s’est propagé aux poumons et au cerveau menant à son décès.
Lors de son interrogatoire, le naturopathe a reconnu les faits mais a mis en avant un diplôme émanant d’une grande université américaine pour asseoir sa légitimité et maintenu que si le patient était décédé c’était pour n’avoir pas suivi ses consignes. Cependant, il a réfuté l’idée qu’il ait poussé son patient à stopper les actes de médecines. Le parquet pourrait donner des suites judiciaires à cette affaire. Des poursuites pour exercice illégal de la médecine, usurpation du titre de médecin et/ ou homicide involontaire demeurent possibles. L’enquête a démontré que le naturopathe avait un réseau d’environ 150 patients consultant quasi-exclusivement par téléphone. Une séance pouvait couter entre 60 et 100 euros mais le naturopathe était aussi payé en cadeaux. Il devrait être jugé en 2021 par le tribunal judiciaire de Paris.
(Sources :20 minutes, 04.06.2020 & France Inter, 06.06.2020 & Egora, 08.06.2020)