Les citations de célébrités sont responsables de l’idéalisation de l’ayahuaca et cette vulgarisation est irresponsable à bien des niveaux. Pour tous ceux qui envisagent de participer à un tel voyage, il est important de faire quelques rappels.
L’expérience doit répondre à une intention de vouloir rencontrer le divin tout en acceptant que le divin est infini mais que le cerveau est défini. Vouloir saisir cognitivement l’infini revient à essayer de verser l’océan dans un dé à coudre.
Il faut également savoir que l’expérience de la prise d’ayahuasca est inracontable. Il ne faut pas non plus espérer qu’elle exempte de 10 ans de thérapies. L’expérience n’est physiquement pas agréable, l’absorption de la plante est précédée d’un jeûne suivi de vomissements.
L’ayahuasca étant un hallucinogène, il faut être conscient que ce qui sera perçu par les cinq sens et assimilé par l’esprit est artificiel.
La prudence est de mise quant à la foule de personnes non qualifiées qui proposent ces séances. Il faut se demander s’il est possible de confier sa psychologie et ses émotions à un pseudo chaman. Des cas de troubles bipolaires et de schizophrénie ont été déclarés après des prises d’ayahuaca.
Pour conclure, il semble que cette nouvelle distraction soit inutile et potentiellement dangereuse. Avant de faire le déplacement, il faut peut-être réfléchir aux conséquences et ne pas prêter d’attention aux journaux qui prétendent que faire ce genre d’expérience, c’est avoir un sacré « style ».
Ce n’est sans doute pas une coïncidence si les personnes intéressées par ces folles manies New Age sont les mêmes que celles qui pratiquent le yoga ou la méditation puisque ces pratiques ont été conçues pour emmener au-delà de la pensée, vers l’expérience du divin.
(Source : The Huffington Post, Ira Israel, 17.06.2014)