« Anti-vaccination : comment combattre une croyance ? »

Les différentes épidémies de rougeole, recensées depuis quelques mois à travers le monde, sont la conséquence du choix de parents opposés à la vaccination. Brendan Nyhan, professeur de sciences politiques dans le New Hampshire, vient de publier une étude sur la solidité de ces croyances. Cette étude montre qu’aucun argument, aussi solide soit-il, ne peut inciter les militants anti-vaccination à changer leur position.

Quatre messages informatifs ont été adressés à ces récalcitrants à la vaccination. Le premier, émanant du Centre américain de contrôle des maladies (CDC), explique qu’il n’existe aucun lien entre le ROR (vaccin rougeole-oreillons-rubéole) et l’autisme (Lire l’article ci-dessous). Le deuxième énumère les dangers que le ROR permet d’écarter. Le troisième montre des photographies d’enfants ayant contracté la rougeole. Enfin le quatrième, du CDC, relate l’histoire d’un enfant qui a failli mourir de cette maladie.

Le professeur Nyhan pense qu’il est même possible que ceux qui affichaient le plus d’hostilité à l’égard de la vaccination aient été encore plus confortés dans cette attitude. Ce phénomène est bien connu ; il semblerait que, plutôt que de vouloir affaiblir un mythe en apportant des preuves factuelles, il vaudrait mieux chercher à comprendre pourquoi la croyance s’est enracinée. Cet enracinement s’inscrit dans un système complexe d’appartenance et d’identification à des groupes, système faisant appel à l’émotion et non à la raison.

(Source : Agence Science Presse, 18.04.2015)