La presse de cet été a révélé l’entrée sur le marché et sur Internet, de firmes, le plus souvent américaines, utilisant un système pyramidal. La vente pyramidale est une forme d’escroquerie dans laquelle le profit ne provient pas réellement de la vente d’un produit mais du recrutement de nouveaux vendeurs. Seuls les initiateurs du système, au sommet de la pyramide, en profitent financièrement.
En Suisse, la société Vemma attire les jeunes en leur faisant miroiter un salaire alléchant, de 25 à 15.000 francs suisses (environ 20 à 13.000 euros) par semaine. Elle organise des séances de recrutement dans différentes villes afin de présenter son produit, une boisson énergisante, et d’attirer de nouveaux vendeurs. Vemma vise principalement les étudiants. L’un deux a témoigné après l’une de ces réunions. Il affirme avoir eu l’impression de se retrouver dans une secte. Il se désole que la moitié de ses amis se soient engagés dans l’entreprise.
Les autorités américaines, autrichiennes et italiennes accusent Vemma d’avoir mis en place ce système illégal.
La fondation alémanique pour la protection des consommateurs examine la possibilité d’une action pénale contre cette entreprise.
(Source : 20 minutes.ch, 25.08.2014)
Training Sandra Network est la nouvelle entreprise de vente pyramidale en Polynésie. Elle se présente comme le premier réseau de marketing de formation de la Polynésie française. Pour devenir vendeur, les candidats doivent payer leur formation 30.000 cfp (250 euros) et garantit 1 million cfp en retour… Dans un contexte de crise économique, elle rencontre un succès certain dans la région.
(Source : Polynésie 1ère, 14.08.2014)
MXI est une société privée, créée en 2005 aux États-Unis. Son siège est à Reno. Elle vend du chocolat sous toutes ses formes et affirme que ses produits peuvent améliorer la digestion, la santé sexuelle et le bien-être en général. Elle prétend que 50 000 vendeurs, appelés distributeurs, ont rejoint leur réseau.
Enrique Martinez et sa femme, Michelle ont adhéré à MXI Corp en 2008. Le couple donnait à la vente de ces produits une importance quasi irrationnelle. Enrique, qui détestait le chocolat, finissait par croire à ses arguments de vente…même faux.
Persuadés qu’ils deviendraient riches, comme cela leur avait été promis, et bien que perdant toujours un peu plus d’argent, ils ont insisté. Pour accéder au niveau supérieur, le couple a acheté à crédit pour 87.000 euros de produits. Mais les revenus n’ont pas couvert leur dette. MXI, qui s’était engagé à rembourser les invendus, leur a laissé leur stock parce qu’il datait de plus d’un an. Ruinés, les Martinez ont écoulés un à un chaque produit sur Internet pour quelques centimes.
Bien que controversée, la commercialisation à niveaux multiples est en plein essor. Herbalife a dégagé une marge bénéficiaire brute de 80% sur 1,3 milliard de dollars des ventes mondiales au dernier trimestre. Le cours de l’action de Nu Skin, entreprise pyramidale qui vend des cosmétiques et des compléments alimentaires, a triplé en 2013. 16 millions d’Américains seraient vendeurs dans l’une de ces sociétés, un nombre qui a fortement augmenté depuis 2007-2008, début de la crise financière.
(Source : The Washington Post, 01.08.2014)