
Cette pratique non encadrée peut présenter d’importants risques, en particulier dans le milieu de la santé.
Si l’activité de coach est née dans le milieu du sport, elle s’est étendue au monde de l’entreprise dans les années 80 et concerne aujourd’hui tous les secteurs : travail, bien-être, vie privée, santé, éducation, spiritualité… Cette pratique, qui a désormais envahi les réseaux sociaux, n’est toutefois pas encadrée, et le titre de coach n’est pas protégé.
Certains professionnels du milieu souhaitent donc améliorer l’encadrement de cette activité, notamment pour limiter le risque de dérives qui ternissent l’image de la profession. Plusieurs écoles proposent donc des formations de plusieurs mois, dont les enseignements sont certifiés par l’ICF, la Fédération Internationale de Coaching, et dont le cursus est sanctionné par des épreuves de validation. Pour Max Meulemans, directeur d’une de ces écoles, la situation est claire : « Un coach n’est pas un thérapeute, un coach n’est pas un psychologue. Notre promesse se concentre sur le développement de compétences dans le contexte professionnel, surtout. ». Selon lui, le principal problème est que n’importe qui peut se présenter comme « coach » ; il est donc favorable à l’adoption d’un cadre légal.
En effet, certains organismes proposent une formation courte : la RTBF s’est notamment penchée sur un centre proposant d’obtenir un diplôme de coach-kinésiologue scolaire en une journée, ce qui permet ensuite d’intervenir dans les écoles. « Un bon business » selon une stagiaire interrogée, qui estime que « de plus en plus d’établissements veulent lutter contre le harcèlement et ils ont souvent du mal à trouver des professionnels ». Un engagement intéressé : « Pour moi, intervenir dans les écoles, c’est aussi une manière de faire connaître mon activité privée auprès des enseignants et des parents »
La RTBF a également découvert que, moyennant 89 euros, il était possible de devenir coach de vie en une vingtaine de minutes. Cette formation, certifiée par l’organisme international de médecine holistique, est constituée d’un fichier de 185 pages de conseils pour apprendre à des clients à réussir dans la vie, et se valide en réussissant un QCM de 20 questions, avec autant de tentatives possibles que souhaité.
Le coaching infiltre même le milieu du soin : au salon des métiers du bien-être de Liège, une grande partie des exposants se présentent comme coachs. Selon l’organisatrice de l’évènement, Laetitia Boda, « C’est très recherché parce qu’aujourd’hui, les personnes ne savent plus faire leur chemin de vie seules, confrontées au burn-out ou toute autre difficulté ».
Toutefois, le coaching pourrait être une entrée vers les dérives sectaires : les coachings déviants se caractérisent ainsi par l’emprise, la manipulation, les fausses promesses, et un coût exorbitant.
(Sources : RTBF, 26.11.2024, L’ADN, 29.11.2024)