Elue mi-mai à la tête de l’Unadfi, Catherine Katz, ancienne présidente de la Cour d’Assises de Paris, est déjà connue pour son implication sur le sujet sectaire. En effet, au cours de sa carrière, la magistrate a été durant trois ans Secrétaire générale de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). A la retraite depuis 2020, elle reprend du service sur un sujet qu’elle connaît bien et dont elle s’est entretenue pour La Nouvelle République des Pyrénées.
Dans son interview, Catherine Katz souligne une inquiétante augmentation des saisines auprès de la Miviludes, soit plus de 86% depuis 2015. Cette hausse, qui avait commencé avant la crise du Covid a été accentuée par celle-ci, menant les plus fragiles vers des idéologies complotistes en « rupture avec l’ordre établi ».
Elle note également une évolution du phénomène : les grandes organisations sectaires internationales ont laissé la place à une menace plus diffuse liée à de petites structures qui ont envahi les marchés du bien-être et des médecines alternatives. Cette évolution est d’autant plus inquiétante que de nombreux thérapeutes mal formés pénètrent désormais le monde de l’entreprise.
Catherine Katz souhaite avant tout apporter son expérience de magistrate aux familles et aux victimes, car pour elles : « l’instruction et le procès y sont un temps d’écoute et de réparation ».
Si elle reconnaît que le sujet est vaste, elle fait de la protection des mineurs une priorité.
(Source : La République des Pyrénées, 15.05.2023)