Les PSNC, argument commercial des mutuelles

En 2022, les complémentaires santé ont remboursé un milliard d’euros de « prestations à la périphérie des soins de santé. »

En réalité, seulement un quart des assurés font appel au remboursement des PSNC par leur complémentaire santé au moins une fois par an. Ces remboursements représentent environ 3 % des cotisations, et concernent surtout l’ostéopathie.


Alors que les PSNC connaissent un réel essor depuis plusieurs années, les mutuelles tentent de séduire de nouveaux clients en intégrant ces pratiques au panier pris en charge. Par exemple, Aésio liste, dans ses « points forts », « 19 médecines douces remboursées ». De son côté, la MGEN a récemment annoncé prendre en charge trois nouvelles PSNC : la naturopathie, la sophrologie et l’étiopathie. Une décision qui a scandalisé Jacques Robert, cancérologue et assuré au sein de cette mutuelle : « C’est d’autant plus choquant que dans MGEN il y a E pour éducation, et notamment l’éducation à la santé ». Et Jacques Robert a également découvert que sa cotisation avait augmenté de 20 % : « J’ai découvert ces deux nouveautés pile en même temps, ce qui m’a fait sauter au plafond. »


Cette tendance, qui s’inscrit dans un contexte de hausse des tarifs des complémentaires santé, a fait l’objet d’un rapport du Sénat. Selon les sénateurs, ces offres représentent « un argument marketing déterminant pour les complémentaires santé, tout en instaurant une logique de crédit incitant à la consommation » d’autant que les remboursements concernent « des prestations dont l’efficacité n’est pas prouvée scientifiquement ». Même son de cloche chez Jacques Robert : « Pendant qu’elles remboursent la naturopathie, elles remboursent toujours très peu les frais dentaires alors que ce n’est souvent pas du luxe de vouloir se faire soigner des problèmes aux dents ».


Les sénateurs proposent donc de sortir ces pratiques du contrat de base, en proposant un remboursement optionnel, « afin de baisser le coût de la complémentaire santé pour les assurés qui n’y recourent pas ».


(Sources : Le Parisien, 31.01.2025)

  • Auteur : Unadfi