Pour Georges Fenech, l’État doit pouvoir compter sur la Miviludes et les associations de victimes pour la prévention

Georges Fenech, président du groupe d’étude sur les sectes de l’Assemblée nationale, a appelé les pouvoirs publics à s’appuyer sur l’expertise de la Miviludes et des associations de victimes pour prévenir la radicalisation des jeunes candidats au jihad.
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Le préfet Pierre N’Gahane fait un point

Le préfet Pierre N’Gahane, Secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance (CIPD) est plutôt satisfait du fonctionnement de la plateforme téléphonique mise en place fin avril 2014. Un psychologue et six réservistes de la police, spécialistes de l’antiterrorisme, se relaient à l’accueil du numéro vert. Ils trient les cas selon des indicateurs précis, sur une échelle de un à quatre.
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Les réseaux sociaux comme terreau de recrutement

Il se vérifie quotidiennement que les réseaux sociaux sont vecteurs de recrutement pour les candidats au départ pour la Syrie. Alors qu’un renforcement de la loi antiterroriste promet de s’y attaquer, le nombre de messages de haine et la rapidité de leur diffusion laissent à penser que la tâche va être ardue pour les services spécialisés.

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Entre prévention et répression

Depuis l’ouverture de la plateforme dans le cadre du plan, mis en place par le gouvernement le 29 avril dernier, 24 candidats au djihad ont été signalés, dont cinq qui ont déjà quitté le territoire français. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve a indiqué qu’il s’agissait de huit femmes et seize hommes âgés entre 14 et 34 ans.
Le ministre de l’Intérieur indique qu’au total, 285 français seraient engagés sur les théâtres des opérations en Syrie, soit une hausse de 75% dans les six derniers mois. Il fait état de 120 autres qui seraient en transit, d’une centaine rentrés en France et de 25 tués sur place.

Les réelles intentions de ces jeunes seraient de « faire de l’humanitaire » pour les jeunes filles, de « combattre » pour les jeunes hommes. Ces jeunes appellent leurs proches pour leur signifier qu’ils ne reviendront pas car la France est un « pays de mécréants ». Mais l’endoctrinement est maîtrisé, la parole contrôlée.

Sept d’entre eux ont été placés en garde à vue à Strasbourg. Prétextant des vacances, ces jeunes âgés de 23 à 25 ans, issus du même quartier, seraient partis en Syrie en décembre 2013. Pour le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, leur sort est clair : si « ils sont en lien avec une entreprise terroriste, (…) ils seront remis à la justice ». Les sept jeunes devraient donc, selon toute vraisemblance, être mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », infraction passible d’une peine de dix ans de prison et de 225000 euros d’amende. L’un de leurs avocats dénonce une « dérogation de droit commun », « on les arrête pour une infraction à commettre ».

Les services de renseignements craignent que ces jeunes de retour ne commettent des actes terroristes en France. Pour Marc Trévidic, juge antiterroriste qui enquête sur les filières islamistes radicales, les associations peuvent être une solution de prévention pour tenter de démotiver d’éventuels candidats au départ. Il déplore la baisse des subventions. Il n’est pas opposé à la création de nouvelles infractions comme un délit obstacle, soit l’interdiction pour un français d’aller combattre ou de s’embrigader à l’étranger sans autorisation ou encore un délit à part pour ceux qui enfreindraient l’interdiction administrative d’aller en Syrie.

Quant à Mathieu Guidère, professeur d’islamologie à l’université de Toulouse, il estime que si ces individus reviennent, c’est qu’ils ont échoué dans leur projet. Pour ne pas en faire des terroristes, « mieux vaut les considérer comme des victimes de dérives sectaires ».

Dounia Bouzar, anthropologue, créatrice du Centre de Prévention contre les dérives sectaires liées à l’Islam (CPDSI) trouve le volet prévention du plan du gouvernement novateur. Elle a formé les écoutants du numéro vert de la plateforme.

En composant le Numéro Vert, les familles peuvent :
 

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Un centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam

L’anthropologue Dounia Bouzar a annoncé le lancement du « Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam » (CPDSI). Créé sous forme d’association, le CPDSI a pour but d’aider les familles dont un enfant est attiré par l’islam radical. L’auteure de Désamorcer l’islam radical, ces dérives sectaires qui défigurent l’islam[Editions de L’Atelier, 16/01/2014]( Voir la présentation de son ouvrage sur ce site) est « convaincue d’être face à un phénomène similaire à celui des sectes ».
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Islam radical : un plan d’action gouvernemental

François Hollande l’a annoncé lors d’une intervention le 22 avril 2014 à l’Institut du Monde Arabe : la France veut « dissuader », « empêcher » et « punir » les candidats au djihad. Devant la multiplication des cas de jeunes gens en rupture sociale et familiale, les autorités françaises ont décidé de se saisir de la question. Très attendu, le plan d’action gouvernemental de lutte contre les filières djihadistes a été présenté, mercredi 23 avril, au Conseil des ministres par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Ce plan comporte une série de mesures qui devraient être mises en œuvre prochainement :

Empêcher les départs
Le ministre de l’Intérieur souhaite que les parents de mineurs puissent alerter facilement et rapidement les autorités. Pour cela, il a mis en place une plateforme en ligne (et un numéro vert) qui permettra à ces parents de faire un signalement afin de s’opposer à la sortie de territoire de leur enfant. Avec un signalement au Système d’Information Schengen et un renforcement de la coopération internationale et européenne, le ministre assure que les autorités seront en mesure d’éviter ce départ. Le rétablissement de l’autorisation de sortie de territoire pour les mineurs n’est plus à l’ordre du jour.

Pour les majeurs, les mêmes procédures devraient pouvoir être mises en place mais des dispositions législatives devront être prises. Le retrait des passeports est également envisageable dès lors que les autorités disposeront de présomptions sérieuses de risques pour la sécurité nationale.

Démanteler les filières
Le ministre compte aussi développer la « stratégie de lutte » contre le cyber terrorisme notamment en accroissant la possibilité de détection des filières avec la généralisation de l’enquête sous pseudonyme. Avec ses homologues européens, il souhaite enclencher une opération à destination des grands opérateurs pour qu’il n’y ait plus de diffusion de vidéos, de photos, de messages qui incitent au djihad. B. Cazeneuve a affirmé que le gouvernement souhaite voir « les contenus illicites et sites de recrutement faire l’objet de procédures de suppression effective et rapide ».

Expulser les étrangers impliqués dans les filières
Le gouvernement prévoit la possibilité d’expulser des ressortissants étrangers impliqués dans des filières djihadistes et de développer le gel des avoirs des structures utilisées par les filières.

Déchoir les djihadistes de la nationalité française
Le gouvernement n’exclut pas non plus de retirer la nationalité française à certains djihadistes, à condition que la personne concernée soit devenue française par naturalisation et dispose d’une double nationalité.

Accueillir et soutenir des familles
Le plan prévoit la mise en place d’un dispositif d’accompagnement. La plate-forme de signalement en ligne permettra de « mobiliser toutes les administrations de l’Etat lorsque les familles constatent des risques de rupture avec un de leur membre, pour accompagner ces jeunes qui parfois, fragilisés psychologiquement, embrigadés par des actes de propagande, basculent ».

Le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise en place d’une plateforme d’assistance aux familles et de prévention de la radicalisation violente. Un numéro d’assistance et d’orientation et un formulaire ont été mis à disposition des familles frappées par ce problème. Ils peuvent être utilisés pour :

 

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Les ados embrigadés sont-ils des criminels djihadistes ou des victimes ?

Faisant suite aux départs massifs de jeunes français, dont des mineurs, en Syrie, le président de la République a réuni un conseil restreint de Défense consacré à la situation en Syrie (voir encadré page suivante), à la lutte contre les filières djihadistes et à la radicalisation violente. Selon les chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur, 250 français ou résidents en France, dont une douzaine de mineurs, combattent aujourd’hui dans ce pays.
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