Boko Haram, dont le nom signifie « l’éducation occidentale est un péché », est né en 2002, au Nord-Est du Nigéria, région longtemps délaissée par les autorités centrales où l’illettrisme atteint des sommets. Le groupe est d’abord qualifié de secte car son gourou nigérian, Mohammed Yusuf, mènent ses disciples d’une main de fer. Il harangue ses fidèles par des prêches radicaux où se mêlent critique de la corruption, haine contre l’Occident et sa « modernité », et dénonciation de l’inertie des autorités centrales.
Tout change en juin 2009. Yusuf promet de venger 15 fidèles assassinés. Il enclenche un soulèvement d’envergure. Il est capturé puis exécuté. Sa mort va radicaliser la secte, désormais soumise à l’influence de son nouveau leader, Abubakar Shekau. Depuis, les attentats se sont multipliés : raids et prises d’otages dont le spectaculaire enlèvement des 200 lycéennes en avril 2014.
Les victimes sont nombreuses et majoritairement de religion musulmane (environ les deux tiers pour un tiers de chrétiens). Sont visés tous ceux qui s’opposent à la secte, à commencer par l’État fédéral et tous ceux suspectés de le soutenir.
En 2012, Boko Haram se scinde en deux, donnant naissance à Ansaru (Avant-garde pour la Protection des Musulmans en Afrique noire), responsable de la multiplication des enlèvements d’occidentaux. Mais la frontière entre les deux groupes ne serait pas totalement fermée, des indices attesteraient qu’ils ont collaboré lors de kidnappings.
Financée par ses membres et ses sympathisants, la secte perçoit également des fonds de l’étranger notamment de Daesh. Samuel Nguembock, chercheur associé à l’institut de relations internationales et stratégiques, estime que pour venir à bout de Boko Haram, il faudrait l’appui de la communauté internationale.
(Source : 20 Minutes, 19.01.2015 & Jeune Afrique, 31.03.2014)