Polygames de tous les pays, unissez-vous… au Canada

Le Ministère de la Justice ne devrait pas poursuivre les Mormons quinquagénaires de la secte polygame de Bountiful en Colombie Britannique qui épousent des jeunes filles de 15 ou 16 ans. Le procureur général se range en effet derrière les conclusions du rapport « d’expertise » d’un avocat de la défense, M. Peck, qui soutient que les jeunes filles ne sont pas des victimes de la secte… mais des autorités policières.


La question est plutôt : est-ce que ces jeunes filles ont le droit de dire non à ces mariages sans être victimes d’ostracisme ou être exclues de leur église ?

L’auteur de l’article, Yves Casgrain, consultant en mouvements sectaires, observe que l’avocat et le procureur général manifestent une ignorance totale de la réalité de- « l’intérieur » d’une secte. Car en dehors de la secte, point de salut : l’exclusion est en effet le lot de ceux ou de celles qui retournent vers la « société corrompue ». A cette menace d’exclusion, s’ajoute celle de perdre à jamais le contact avec les proches demeurés dans la secte. « Voilà pourquoi les jeunes victimes de la secte polygame ont toutes déclaré être parfaitement d’accord avec la règle qui les oblige à épouser un homme qui possède plusieurs femmes »…

Les sages de la Cour Suprême en viendront-ils à considérer inconstitutionnelle la loi qui interdit la polygamie au Canada ? Il faudrait que les autorités canadiennes aient le courage de défier les sectes qui mettent les citoyens et les enfants en danger.
(Source : Le Devoir, Polygames de tous les pays, unissez-vous… au Canada, Yves Casgrain, 19.08.2007)

– Les Mormons fondamentalistes installés dans l’Ouest du pays sont toujours polygames. « Impuissant », le gouvernement de Colombie Britannique veut saisir la Cour Suprême. Le chef de la secte polygame de Bountiful, Winston Blackmore, a épousé 26 femmes et a 80 enfants ! Car en vertu de leurs croyances, les hommes de la secte doivent épouser un maximum de femmes pour « gagner leur place au paradis ».

Une ancienne habitante, Debbie Palmer, 51 ans, mariée à l’âge de 15 ans à un homme de 55 ans dont elle est devenue la sixième épouse, se confie au cours d’un film documentaire. Elle déclare qu’il existe à Bountiful « un trafic de filles pour le sexe et la procréation ».
L’an dernier, le ministère public avait renoncé à intenter un procès pour polygamie à Bountiful, craignant que les accusés n’invoquent la liberté de religion, garantie par la Charte canadienne des droits et libertés, pour justifier leur comportement.
(Source : Le Figaro, Ludovic Hirtzmann, 22.08.2007)

– Fin août 2007, le procureur général Wally Oppal [qui par ailleurs se disait « très préoccupé par les abus sexuels commis sur des adolescentes » ! ], examinait les avantages et les inconvénients qu’il y aurait à mettre à l’épreuve la constitutionnalité de la loi interdisant la polygamie en la renvoyant devant les tribunaux…. (Source : Le Devoir, Norman Spector, 23.08.2007)