La toxicomanie dans la population mormone de l’Utah

Chez les mormons, drogue et alcool sont proscrits. Cependant un tiers des adultes consommeraient des médicaments antidouleur à base d’opiacé. Certains ont déclaré utiliser ces médicaments pour faire face à la pression induite par la vie stricte imposée par leurs croyances.

Dans l’Utah, une personne mourrait chaque jour de surdose d’analgésiques. Maline Hairup suivait scrupuleusement les consignes : pas d’alcool, pas de café, pas de tabac. Pourtant, elle est décédée après quinze années de dépendance à la drogue.
Ce phénomène constitue une préoccupation pour certains dirigeants de l’Église de Jésus Christ des Saints des derniers Jours. Tandis que la majorité considère qu’il cache « des défaillances morales », d’autres comme Dan Snarr, dont le fils Denver est mort d’une surdose de médicaments, reconnaissent que cette dépendance vient combler un sentiment d’infériorité et de peur de n’être pas à la hauteur.
Vincent, dont la soeur était également dépendante, évoque sa quête de perfection imposée par les croyances mormones.

Paradoxalement, ce palliatif est autorisé par l’Église mormone puisque la prise de ces analgésiques se justifie – au début – par une prescription médicale.
Dan Snarr considère que la position de l’Église contribue à la dépendance et est aussi un obstacle pour la combattre : « elle n’admet pas qu’il puisse y avoir le moindre problème puisqu’elle considère ses membres comme des modèles de vertu ».

Les mentalités doivent changer pour que ces personnes dépendantes puissent s’exprimer et ne soient pas considérées comme des criminels. Il faut espérer que les récentes revendications des homosexuels mormons1 incitent cette communauté soumise à la culture du silence à s’exprimer.

(Source : The Guardian, Chris McGreal, 26.05.2016)

1- Lire sur le site de l’UNADFI, L’Église mormone assume sa politique d’intolérance à l’égard des homosexuels : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/l-eglise-mormone-assume-sa-politique-d-intolerance