La Contre Réforme Catholique

Pardonner, oui ! Oublier, non !

Qui est l’abbé Georges de Nantes, fondateur, dans les années 70, de la CRC (Contre Réforme Catholique, alias Phalange de Immaculée, alias etc.), supérieur autoproclamé d’une communauté mixte dite du Sacré-Cœur à Saint-Parres-les-Vaudes (Aube) et d’une annexe québécoise ?


Jeune ecclésiastique plein de verve, d’ambition et de brio, originaire de l’Isère, il avait trouvé, avec une conviction apparente, dans la dénonciation de Vatican 2, l’occasion de mettre en application le proverbe arabe « Qui médit d’un grand devient important ! » Ses cibles furent Paul VI et Jean-Paul II. Le prédécesseur de ce dernier, Jean-Paul Ier, vécut trop peu de temps pour être injurié et insulté, échappant ainsi à une « vindicte » haineuse.

« Mystique, politologue engagé, orateur prestigieux », tel le définissait en l995, une affiche appelant le public parisien au rendez-vous d’automne d’un mouvement composé essentiellement de jeunes phalangistes et de vieux nostalgiques du légitimisme catholique du dix-neuvième siècle et de l’Action Française de Charles Maurras. Quelques centaines de personnes étaient présentes.

Vingt ans plus tôt, ils étaient quelque 2000 à ce meeting, mais la mixture mystico-politique ajoutée à un comportement sectaire ne convenant pas à tous, le nombre fondit rapidement au rythme de scandales et de dérapages vers l’irrationnel et d’apocalyptiques prophéties, vite dénoncés par les médias en même temps que des méthodes de soumission de jeunes recrues par le décervelage, la peur, la roublardise et le mensonge qui inquiétaient les familles.

Ainsi, apprenait-on que le mouvement, condamné par l’Eglise catholique, n’était pour le fondateur que le miroir rassurant de ses propres peurs face à l’avenir et à son devenir. « Mon angoisse, répétait-il, je veux que vous l’ayez vous aussi ! ». L’Eglise ne le reconnaît pas, la République non plus qui l’a catalogué, fin des années 90. comme « l’exemple d’une organisation sectaire complète ».

Accablantes et cyniques manipulations, contraintes morales, mariages malheureux, divorces. tentatives d’enfermement psychiatrique, maladies psycho-somatiques, voire décès, sont à l’actif d’un homme, certes mal dans sa peau d’ecclésiastique et avide d’aimer et d’être aimé. Cette affection, il l’avait rencontrée chez ses premiers admirateurs, d’anciens élèves qui, séduits par le personnage et l’apparente logique de son discours, lui furent et lui seront peut-être longtemps encore indéfectiblement attachés. Ils furent ses premières victimes consentantes.

Leur aveuglement est tel qu’ils l’imagineraient volontiers un jour sur les autels, auprès de son neveu phalangiste, Hugues, décédé en 2002 au Québec et pour lequel l’évêque de Trois-Rivières n’autorisa pas d’obsèques religieuses.

Leur aveuglement est tel qu’ils auront du mal à s’évader de leur enfermement dans une mytho-psychopathie paranoïde.

Pardonner ? OUI ! Oublier ? NON !

L’ imposture et la tromperie ne peuvent perdurer !

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Source : Bulles N°77, 1er trimestre 2003.