La Communication Facilitée ou « Psychophanie »

Méthode qui se veut thérapeutique et qui a l’ambition de s’adresser à des personnes handicapées de la parole, quelle que soit la sévérité de l’atteinte, et à des personnes valides, quel que soit leur âge, « de l’embryon au vieillard ». Elle prétend aussi permettre une communication avec les morts « et même les animaux ».

Conçue par Rosemary Crossley, enseignante en Australie, pour des enfants atteints de paralysie cérébrale puis pour des personnes autistes. Elle a été introduite en France au début des années 90 par l’orthophoniste, Anne-Marguerite Vexiau.

Lors d’une séance, le thérapeute appelé « le facilitant » saisit la main de la personne handicapée, appelée « le facilité ». C’est « le facilitant » qui appuie sur les touches d’un clavier d’ordinateur ou d’un clavier alphabétique et qui lit à haute voix les mots et les phrases frappés. Le contact entre facilitant et facilité s’établit « de façon magique » par télépathie ou plus précisément entre le cerveau du facilitant et l’âme du facilité… car l’âme est indépendante de l’enveloppe charnelle et « elle ne peut être handicapée ». Mme Vexiau assure ainsi qu’un fœtus « lui a exprimé sa peur de naître avec une mère fragile » ou qu’elle a pu « entrer en liaison avec un embryon décédé, via l’inconscient de sa mère ».

L’auteur de l’article, le Dr Laurent Jézéquel qui est aussi président de l’association E3Ph (Ethique professionnelle et protection des personnes avec handicap dans les Côtes d’Armor) assimile cette méthode à du spiritisme. Il a été personnellement confronté à cette pratique dans sa vie professionnelle au Foyer Ker Spi à Plérin qui prend en charge des adultes infirmes moteurs cérébraux. Pour lui des dysfonctionnements en résultaient : méconnaissance et même, négation du handicap, manipulation mentale, croyance aveugle et fanatique en la méthode.

Après enquête administrative, la communication facilitée a finalement été interdite à Ker Spi. De plus, elle a été « épinglée » dans les rapports 2005 et 2006 de la MIVILUDES et dénoncée dans le récent rapport parlementaire sur les mineurs.

Source : Sciences et pseudo-sciences, Dr Laurent Jézéquel, mai 2007