Grandir dans une secte et fuir pour vivre

Jessie Shedden, 34 ans, est née au sein des Frères de Plymouth, un groupe chrétien évangélique fondamentaliste. Elle se livre sur sa vie dans le groupe dans The Sun.

La jeune femme raconte qu’au sein de la communauté, on ne vit que pour Dieu, « tout ce qui est frivole comme les anniversaires, les vacances ou les animaux de compagnie, est interdit », de même que la télévision, la radio, les livres non religieux et la musique pop.

La jeune femme explique également que la vie est organisée « pour éviter tout contact avec des étrangers « pervers » », la seule « bulle de pureté » étant la famille. Les femmes doivent couvrir leur tête en public et ont interdiction de se maquiller, de se couper les cheveux, de porter des bijoux et des pantalons. Les enfants, quant à eux, sont scolarisés dans des écoles du groupe ou à domicile, comme ce fut le cas pour Jessie. La socialisation n’était possible qu’avec d’autres membres du groupe.

Selon elle, la vie était presque facile pour ceux qui se plient aux règles. Mais pour d’autres, elle est difficile et anxiogène. Toute son enfance elle a craint de finir en enfer.

À l’adolescence, se sentant seule et n’ayant personne à qui parler, elle fut une cible facile pour un homme d’une soixantaine d’années qui abusa d’elle. Plusieurs mois après les faits elle se confia à sa soeur qui rapporta tout à leurs parents. Après avoir fouillé sa chambre, ces derniers l’emmenèrent chez un prêtre pour lui faire expier ses péchés. Elle subit ensuite une surveillance constante qui la fit sombrer dans la dépression.

Plus tard, elle fut forcée par ses parents de rompre une relation qu’elle entretenait depuis quatre ans avec un homme plus âgé qu’elle. Il lui fut suggéré d’épouser un Frère vivant en Australie, mais comme les mariages arrangés n’étaient pas imposés, elle refusa.

L’annonce du cancer de sa mère en 2016 fut l’électrochoc qui la décida à quitter le mouvement. Son départ nécessita des mois de préparation minutieuse : elle fit des économies, loua une maison, acheta un téléphone.

Finalement elle quitta le groupe en 2018. Elle se familiarisa avec le « monde normal » et profita de ses économies pour voyager, lire des livres, porter ses premiers jeans, avoir sa première coupe de cheveux, fêter Noël, entrer dans un pub, aller au cinéma.

(Source : The Sun, 01.11.2020)

 

  • Auteur : Unadfi