Des familles détruites

Plusieurs ex-adeptes des Frères de Plymouth (aussi appelé Frères Exclusifs) ont témoigné de la manière dont le groupe brise des familles, isole et exerce une emprise sur ses fidèles. Le groupe a régulièrement recours à des détectives privés ou à des avocats pour contrer les personnes critiques vis-à-vis de l’organisation. En outre l’organisation par son statut bénéficie d’importants avantages en termes de fiscalité.

Dans leurs témoignages les ex-adeptes constatent que le groupe a détruit leurs familles et pensent que les dommages ne pourront jamais être réparés. Une ex-adepte raconte que lors de sa venue à Christchurch, Bruce Hales le leader international de l’organisation, a sévèrement réprimandé des membres de la congrégation devant les autres. L’ex-adepte a alors dit à ses filles qu’elle avait de la peine pour eux. Ses propos ont été rapportés à la direction et elle et son mari ont été sanctionnés.

Par la suite lorsqu’ils ont voulu se rendre avec leur fille en Australie pour voir de la famille membre du groupe ils ont été refoulés sur ordres des responsables des frères de Plymouth. Ils ont dû repartir vers la Nouvelle-Zélande. Peu après, leur plus jeune fille est allée rendre visite à l’une de ses sœurs aînées et n’est jamais revenue.

Lorsque le père s’est présenté à la maison pour la ramener, il y a eu une confrontation avec des membres de sa famille. Le couple c’est vu infliger une ordonnance de protection au motif qu’il avait été violent envers leur fille ainée et sa famille. Ils ne pouvaient plus entrer en contact avec leur fille. Ensuite ils ont reçu un message leur annonçant qu’ils étaient excommuniés par les Frères de Plymouth alors qu’ils n’avaient plus aucun lien avec les membres du groupe depuis 18 mois. Ce renvoi de la congrégation a entraîné le fait que sur leurs neufs enfants ils n’ont de contact qu’avec une de leur fille qui a quitté l’église. En effet les autres restés dans le groupe suivent à la lettre les principes du groupe qui leur impose de rester à l’écart du monde et même de leur famille qui ne fait plus partie du mouvement.

Un autre témoignage relate comment un homme après avoir émis des doutes sur le groupe et son leader a été ostracisé. On a fait pression sur lui pour essayer de détruire son entreprise notamment en poussant les employés membres de l’organisation à démissionner ou en interdisant aux adeptes de faire affaire avec sa société. Il s’est retrouvé avec des détectives privés et des avocats à ses trousses. Son ancien patron (haut dirigeant du mouvement) avait engagé une action en justice contre lui sous prétexte qu’il détiendrait des informations confidentielles.

En 2015, lors d’un de ses sermons, le leader du groupe avait déclaré devant une congrégation qu’un homme ferait mieux de boire de la mort aux rats plutôt que d’avoir des contacts avec un opposant qui a quitté le groupe. Ce principe de rejet est enseigné et soutenu par le groupe et ses dirigeants. Ils affirment que c’est le choix libre des individus mais de fait c’est leur environnement et la doctrine répété du groupe qui les conditionnent à penser que les étrangers sont une menace, et que les membres de la famille qui partent sont une menace, et doivent être rejetés – ou leur propre salut éternel est en question.

(Source : New Zealand Herald, 29.04.2021)

  • Auteur : Unadfi