Les fake news, une menace pour la santé

Les fakes news, ou fausses nouvelles, ont envahi notre quotidien. La résistance ux infos exige de nos jours un effort citoyen pour apprendre à retrouver l’esprit critique car lorsqu’elle touche le domaine de la santé, elle peut entraîner de graves conséquences.

Le développement des fake news tient à leur rentabilité liée aux revenus publicitaires qu’elles génèrent sur le Web. Plus elles sont grossières et alarmistes plus elles sont lues. Elles utilisent différents vecteurs. Certains sites comme Santéplusmag en ont fait leur spécialité. Des éditeurs peu scrupuleux lancent, moyennent finances, des revues prétendument scientifiques en accès libre publiant des pseudo-études.

Plus grave encore, certains scientifiques n’hésitent pas à enfreindre l’éthique et les règles déontologiques par intérêt idéologique, économique ou personnel.

Tous ces faussaires ont trouvé dans les réseaux sociaux l’outil idéal de diffusion massive. Ces plateformes se nourrissent des contenus à partager, quel qu’ils soient, créant des communautés regroupées autour des mêmes mensonges.
Dans le domaine de la santé, des prédateurs, profitant du climat de défiance vis-à-vis du système de santé, sont à l’affut des plus vulnérables. Selon l’Institut national du cancer(INCA), 60% des personnes atteintes d’un cancer se sont laissé prendre par les propositions pseudo-médicales.

Comment endiguer ce fléau dans un système libre et ouvert et dans une société où l’information n’est plus réservée aux journalistes professionnels ? L’important n’est plus la véracité du contenu de l’information mais plutôt l’effet qu’elle produira sur ses potentiels relayeurs.

Aujourd’hui, au nom de la liberté individuelle, chacun peut soutenir et véhiculer des discours anti-vaccination dénués de toute objectivité, au risque de voir réapparaître des maladies comme c’est le cas pour la rougeole.

Si la désinformation a toujours existé, elle prospère davantage aujourd’hui car l’information est devenue un objet de consommation prêt à jeter.

(Source : Figaro Santé, 03.12.2018)