La rentrée scolaire 2018 a vu la mise en place du renforcement des conditions d’ouverture des écoles hors contrat. Ces nouvelles normes arrivent alors que les pédagogies alternatives voient leur succès croître d’année en année.
Les nouvelles dispositions prévues par le Parlement allongent le délai pour s’opposer à l’ouverture d’une école hors contrat. De plus, les motifs d’opposition sont plus nombreux : ils concernent la sécurité et l’accessibilité des locaux, mais aussi l’expérience du directeur de l’établissement qui doit justifier d’un minimum de cinq années d’encadrement ou d’enseignement. Les sanctions pour les établissements bravant une interdiction d’ouverture sont aggravées et peuvent aller jusqu’à 15 000 euros d’amende et six mois de prison.
Pour rappel, une école hors contrat est une école qui n’a pas signé de convention avec l’Etat, une simple déclaration suffit pour la créer. Au nom de la liberté d’enseignement, l’école choisit ses professeurs et adapte les programmes de l’Éducation Nationale à sa convenance, avec pour seule contrainte l’enseignement « du socle commun de connaissance, de compétences et de culture ». Aujourd’hui, on comptabiliserait 73 000 élèves dans des écoles hors contrat en primaire et secondaire. Le nombre de nouvelles écoles hors contrat a été multiplié par quatre en sept ans. Les écoles sont le plus souvent concentrées dans la région parisienne et les grandes zones urbaines (Lyon, Aix-Marseille, Toulouse, Nice,…).
La nouvelle loi va de plus permettre les inspections inopinées de ces écoles. En 2016, des inspections dans plusieurs écoles hors contrat de l’académie de Versailles avaient montré qu’aucune ne respectait le socle commun de connaissances1.
Parmi ces écoles hors contrat certaines ont choisi d’utiliser des pédagogies alternatives comme la pédagogie Montessori ou l’enseignement Steiner-Waldorf.
Le 18 septembre dernier, le journal La Provence a révélé que le directeur pédagogique de l’école du Domaine du Possible avait été renvoyé début juillet. Il était ancien délégué général de la Fédération Steiner Waldorf. Dans un article de juillet, Le Monde Diplomatique avait montré l’influence de l’anthroposophie dans cette école. En effet la pédagogie Steiner est inspirée et créée par Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie2. En France il y aurait 2 500 élèves scolarisés dans les 23 établissements Steiner-Wladorf. Depuis le début des années 2000, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) surveille ces écoles et recueille les interrogations de parents s’inquiétant du faible niveau scolaire et du non-respect de la laïcité. Pour Serge Blisko, président de la Miviludes, les écoles Steiner n’informent pas assez les parents d’élèves sur les éléments de la doctrine de Rudolf Steiner. Pour Grégoire Perra3, ancien élève et enseignant au sein d’une école Steiner, les écoles diffusent une pensée non rationnelle et amènent de manière insidieuse à un endoctrinement aux prémices de l’anthroposophie.
(Sources : Le Monde, 31.08.2018 & France 3 Provence Alpes Cote d’Azur, 18.09.2018 & La Croix, 19.09.2018)
1. Lire sur le site de l’UNADFI, Un rapport de l’Académie de Versailles pointe des carences et des dérives au sein d’établissements hors contrat : https://www.unadfi.org/domaines-dinfiltration/education-periscolaire-et-culture/un-rapport-de-l-academie-de-versailles-pointe-des-carences-et-des-derives-au-sein-d-etablissements-hors-contrat/
2. Lire sur le site de l’UNADFI, Le mouvement anthroposophique : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/le-mouvement-anthroposophique/
3. Lire sur le site de l’UNADFI, L’endoctrinement à l’Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/l-endoctrinement-a-l-anthroposophie-dans-les-ecoles-steiner-waldorf/
