A la suite d’une semaine de procès, la cour d’assises de Gironde a condamné Claude Alonso à 18 ans de réclusion criminelle, dont la moitié de sûreté, pour des faits de viols, viols par ascendant et abus de faiblesse sur une personne en état de sujétion psychologique. Aujourd’hui âgé de 82ans, Claude Alonso était le gourou d’une communauté et avait placé plusieurs femmes dont sa fille sous son emprise durant une dizaine d’années.
En 2013, à la suite du signalement d’une victime à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), le gourou avait été mis en examen. Les enquêteurs avaient pu alors découvrir qu’il était à la tête d’une véritable petite communauté composée de plusieurs femmes, à Gujan-Mestras (33). Ces femmes avaient un passé douloureux et traumatique fait d’incestes, d’alcoolisme ou de prostitution. Ayant repéré leur vulnérabilité, le gourou les tenait sous emprise et profitait de leurs faiblesses pour assouvir ses fantasmes et prendre leurs revenus. Claude Alonso se voyait en maitre de l’Olympe et obligeait ses adeptes à l’appeler Zeus. Au sein de la maison, il avait créé un temple à son effigie et chaque soir, sur un trône, il prêchait une parole « divine » mêlant ufologie, mythologie et croyances ésotériques. Ses adeptes ont subi de nombreuses agressions sexuelles qu’il justifiait en disant qu’elles devaient lui procurer un orgasme « parfait » pour le recharger en énergie et ainsi « sauver l’humanité ». Il a utilisé l’actualité pour convaincre ses adeptes, ainsi des évènements comme l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull ou l’accident nucléaire de Fukushima étaient présentés comme des preuves de leur manque d’investissement. Parmi les moyens de mise sous emprise, le gourou faisait boire à ses adeptes une boisson « sacrée » composée de vin rouge, de Lexomil, de sperme et des menstruations des femmes de la communauté.
Dans le dossier ayant conduit à la condamnation de Claude Alonso seule sa fille et une autre victime ont porté plainte. Alors que l’enquête a permis de retrouver cinq victimes potentielles mais ne se considérant par comme manipulées, dont sa femme. En décembre 2021 le procès avait été renvoyé car le gourou devait subir une opération du genou. Lors de l’audience de la mi-septembre 2022, il était présent. Bien qu’affaibli il a nié en bloc les accusations. Lors de son réquisitoire le magistrat a déclaré que le gourou avait « violé des psychismes et des corps pendant des années et réduit ses victimes à l’état d’objet. ». Il a ensuite rappelé que ce n’était pas « un brave homme qui veut faire le bien autour de lui » et que l’état de santé et l’âge de Claude Alonso ne devaient pas conduire à une peine plus clémente.
(Sources : Le Parisien, 23.09.2022 & Le Monde, 24.09.2022)