Une vie sous contrôle

Matthew Klein a été adepte des Douze Tribus (Tabitha’s Place). Attiré par la vie simple proposée par le groupe, il y est entré avec toute sa famille en 1999. Il témoigne aujourd’hui pour empêcher d’autres personnes de tomber dans le piège.

Fondé aux Etats-Unis dans les années 1970 par Eugene Spriggs et sa femme, le groupe dont la doctrine fondamentaliste est un mélange de judaïsme et de christianisme, prône une vie conforme aux principes du premier testament. Lorsqu’ils rejoignent le groupe, les adeptes sont rebaptisés d’un nom hébreux et invités à abandonner leurs biens au profit de la communauté.

La branche australienne a été fondée au début des années 1990 par Scott Sczarneck et William Nunnally. Elle trouve ses ressources financières dans deux restaurants, ainsi que dans des entreprises artisanales. Tessa, la fille de Matthew, a dû travailler dans l’une d’elles à partir de l’âge de cinq ans. Tous les revenus de ces entreprises exploitées par le groupe lui reviennent entièrement. En effet selon Matthew, les employés ne sont pas payés. Le groupe ne cotise à aucune assurance, ni pension de retraite et ne paie pas d’impôts car il est considéré comme une religion. Etant donné le niveau de vie de ses membres, Matthew se demande où l’argent peut aller.

Quand il vivait au sein du groupe, Matthew, refusait l’idée que ce soit une secte, mais depuis il en reconnait les aspects coercitifs : « Ils ne contrôlent pas seulement vos soins médicaux, ils contrôlent votre nourriture, quand vous allez voir votre famille, essaient de contrôler quand vous faites l’amour avec votre femme, ils essaient de contrôler vos enfants. » Ce contrôle des enfants passe par une éducation stricte détaillée dans leurs manuels de formation. Les mesures disciplinaires à l’encontre des enfants sont applicables dès l’âge de six mois et peuvent aller jusqu’à 20 à 30 fessées par jour administrées à l’aide d’une fine tige.

Un autre problème évoqué par Matthew est celui de la prise en charge de la maladie. Il s’est vu déconseillé par les anciens des Douze Tribus de recourir à des soins médicaux lorsque son bébé âgé de quelques semaines a eu des problèmes respiratoires.

Pire encore, Rosemary Cruzado, une autre ex-membre, a perdu un bébé à 38 semaines de grossesse après s’être vu refuser le droit de se rendre à l’hôpital. Le chef de la branche australienne, William Nunnally, a rendu les parents responsables du décès de leur enfant : « Ils nous ont fait porter le chapeau à mon mari et à moi, raconte Rosemary. Ils nous ont dit que c’était de notre faute si Dieu ne pouvait pas nous faire la grâce d’un bébé vivant à cause de nos péchés ».

(Source : 9News, 29.10.2019)

  • Auteur : Unadfi