Un magnétiseur du canton de Vaud est poursuivi pour viol, abus sexuels et escroquerie. Il risque une peine de six ans de prison. Durant une dizaine d’années, il aurait abusé de 29 femmes et d’un homme ; seuls 19 d’entre eux ont porté plainte.
Le représentant du Ministère précise que, n’étant pas parvenu à « surmonter à la fois la peur des représailles et les sentiments de honte et de culpabilité », certaines victimes présumées ont refusé de témoigner. D’autres ont accepté, mais n’ont pas souhaité porter plainte.
Ancien policier, le magnétiseur a abusé de ses clientes lors des séances de soins. Il a utilisé l’hypnose pour les mettre dans l’incapacité de résister et de se défendre.
Les motifs de consultation étaient très variés : cheville gonflée, libération de l’âme d’un proche, problèmes de couple, rupture compliquée, migraines, anémie, manque de confiance en soi, difficultés à avoir un enfant, dents qui claquent la nuit, traumatisme d’un viol subi, état dépressif, volonté d’arrêter de fumer, acouphènes, alcoolisme, deuil d’un proche.
Les victimes souffrant de problèmes d’ordre sexuel l’ont cru quand il imposait comme seul remède l’acte sexuel, ou selon lui « le déblocage de l’énergie sexuelle », faute de quoi « elles ne pourraient être guéries de leur maux ».
Le magnétiseur a réussi à convaincre ses clients qu’il avait des capacités hors du commun, de l’ordre du paranormal. Selon le procureur, « Il a ainsi annihilé la capacité de jugement de ses victimes et instauré une véritable emprise sur elles, en tirant profit du transfert inhérent à toute relation de soin, car il incarnait pour ses patients, tour à tour, l’archétype du “père”, du “sauveur” et du “magicien” ».
Selon l’expertise psychiatrique, le magnétiseur « souffre d’un trouble mixte de la personnalité, narcissique et borderline, ainsi que d’un trouble du comportement alimentaire sous forme de boulimie atypique ». Elle évoque également un « besoin de domination de l’autre dans la relation » et précise enfin que, si les faits sont avérés, « sa responsabilité pénale est entière sur le plan psychiatrique » et le risque de récidive élevé.
Le magnétiseur a déclaré que les personnes étaient toutes consentantes.
Le procès doit se tenir du 22 juin au 26 juin 2020. Le prévenu risque 6 ans d’emprisonnement.
(Source : RTS Info, 14.05.2020)