Un appel au Vatican pour revoir la gouvernance

Secouée par des tensions internes et fragilisée par la gestion de plusieurs affaires d’abus sexuels, la communauté de l’Emmanuel a choisi de demander de l’aide. Dans un communiqué publié le 6 mars, elle annonce une prochaine visite apostolique, sollicitée auprès du Vatican, afin de « revisiter sa gouvernance ».

Fondée en 1972 et forte de 13 000 membres répartis dans 70 pays, dont la moitié en France, la communauté de l’Emmanuel doit faire face à des turbulences. Son fonctionnement interne est contesté et une absence de contre-pouvoirs est mise en avant, certains dénonçant « un modérateur général qui concentre l’essentiel de l’autorité ».


Tout a éclaté lors d’un séminaire en juillet 2024 après la révélation de plusieurs cas d’abus, notamment ceux commis par Benoît Moulay. À la vue des « divergences d’analyse », clergé et laïcs se sont accordés pour faire appel au Vatican. Une visite apostolique est donc programmée.


Elle ne sera pas une simple formalité. Elle doit s’attaquer à des questions de fond : le rôle des organes de contrôle, la désignation des responsables (souvent nommés, rarement élus) et le manque d’instances locales pour gérer les conflits ou les signalements d’abus. S’ajoute un autre sujet sensible : le statut juridique atypique de la communauté, proche de celui d’un diocèse.


Michel-Bernard de Vregille, modérateur général, le reconnaît : « l’Emmanuel doit évoluer. Nous devons nous préparer à répondre aux défis de notre temps ».


Les contours précis de la mission et l’identité des visiteurs envoyés par Rome restent à définir. L’enjeu, lui, est clair : restaurer la confiance et renforcer la transparence.


(Source : La Croix, 06.03.2025)


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  • Auteur : Unadfi