Souvenir d’une vie au sein de la communauté  

Fritz Penney est né et a grandi au sein de la communauté des Frères de Plymouth avant de fuir le groupe vers vingt ans lorsqu’il a commencé à réaliser les règles strictes du groupe notamment en matière de sexualité et de contacts avec l’extérieur. Il raconte ses années dans le mouvement, avec les mensonges, le contrôle et la peur.

Depuis qu’il a quitté le groupe, il n’a plus aucun contact avec sa famille. Dans son témoignage, il indique que les membres du groupe vivent à l’écart de la société. Ils ne votent pas, ou bien ne vivent pas dans des maisons mitoyennes de celles de personnes non-membres de l’organisation.

Fritz Penney raconte que durant sa jeunesse il n’avait ni télévision ni musique, ne fêtait pas Noël,  que lui et sa famille allaient tous les jours à l’église et travaillaient dans les écoles ou les entreprises du groupe. Il a grandi avec l’idée que le monde extérieur au groupe est sombre et méchant. Cette peur de l’extérieur fait partie des méthodes du groupe pour mettre sous emprise

Il a suivi les règles du groupe mais en grandissant et en s’interrogeant sur sa sexualité, il a découvert que ce qu’on attendait de lui – épouser une fille et avoir des enfants- n’était pas ce qu’il voulait. Il a compris qu’il ne rentrait pas dans le moule du groupe mais ne comprenait pas pour autant car la sexualité n’est que très peu abordé chez les Frères de Plymouth. Il décide alors d’enfreindre les règles et de se procurer un smartphone. Sur YouTube, il découvre alors ce qu’est l’homosexualité et qu’une relation entre deux personnes de même sexe n’est pas de la « méchanceté », ce qu’on lui a longtemps fait croire. Des lors, il commence à établir des liens avec des personnes de l’extérieur notamment son futur mari. Mais la communauté l’a découvert. Il a alors dû se confesser et a été victime d’une vigilance accrue. Le lien avec le groupe s’est peu à peu rompu. Il a eu du mal à quitter sa famille mais il a fini par partir de la maison familiale avec l’aide de son futur conjoint. Depuis son départ, il n’a que très peu de contacts avec sa famille. La communauté des Frères de Plymouth remet en question ce témoignage.

Créé il y a près de 200 ans par des protestants évangéliques déçus de l’église anglicane, le groupe compterait environ 50 000 membres dans le monde dont plus d’un tiers au Royaume-Uni. Le groupe est aussi présent en France.

(Source : BBC News, 18.01.2023)

  • Auteur : Unadfi