Deux anciens membres des Frères de Plymouth (Exclusive Brethren) de Nouvelle-Zélande ont été victimes d’une descente de police peu de temps après que l’un d’eux ait témoigné devant la Commission Royale d’Australie sur les abus dans les institutions.
Le 30 juin 2020 Braden Simmons a assisté à une séance informelle de la Commission Royale au cours de laquelle il a raconté un incident survenu en 2015 impliquant le guide suprême de l’église, Bruce Hales, considéré par les membres du groupe comme l’incarnation du Saint-Esprit sur terre. Hales, dont la parole est sacrée avait sermonné le jeune homme devant les autres fidèles en lui assénant qu’il « serait préférable pour ceux qui étaient en contact avec des « opposants »1 de boire de la mort-au-rat ou de l’arsenic ».
Onze jours après son audition, deux avocats, un enquêteur privé et un expert médico-légal se sont présentés à son domicile juste avant l’aube avec une ordonnance du tribunal pour fouiller tous les appareils électroniques de sa maison.
Des poursuites auraient été engagées par son ancien patron, Peter Bishop, l’un des plus importants anciens de l’église en Nouvelle-Zélande.
Même si Doug Watt, porte-parole de la Plymouth Brethren Christian Church (PBCC), affirme que l’affaire n’a rien à voir avec l’Église et la comparution de Simmons devant la Commission, ce n’est pas la première fois qu’elle fait pression par voie judiciaire sur d’anciens adeptes.
Rob McLean, un ex-adepte, ami de Simmons, présent lors de la perquisition, explique qu’il a lui-même été pris pendant plusieurs années dans un différend juridique lié à l’Eglise. D’après lui, « c’est une tactique courante des Frères d’utiliser leur puissance économique pour entraîner d’anciens membres dans des litiges sans fin ».
Ailleurs qu’en Nouvelle-Zélande, les Frères ont également engagé des poursuites, ces dernières années, contre d’anciens membres, des médias et des universitaires.
(Source : Stuff, 09.08.2020)
1. Ce terme désigne dans la secte les non membres.