Montée et dérives du néo-chamanisme  

Depuis quelques années, le néo-chamanisme suscite un certain engouement en Europe. La justice commence à se pencher sur ce phénomène.

Le néo-chamanisme attire de la même manière des personnes athées ou croyantes. Le psychothérapeute Nicolas Sajus explique que le néochamanisme tel qu’il est pratiqué en France est « un syncrétisme complet, une confusion de plusieurs spiritualités, où l’humain fait son Dieu comme il voudrait l’entendre ».  Regain d’intérêt pour le spirituel et pour le sacré, moyen de réguler les émotions liées à l’éco-anxiété : le néochamanisme a conquis une partie de la population. Y adhérer peut néanmoins devenir dangereux dès lors que le néochamane prend la place du médecin ou du psychologue et fait croire à ses adeptes qu’avec la pratique du néo-chamanisme, ils trouveront réponse à tout. Dans son dernier rapport publié en novembre 2022, la Miviludes déclare avoir reçu 159 saisines relatives aux « spiritualités, chamanisme et psycho-spiritualités ». Un ancien adepte sorti d’une emprise qui aura duré treize ans témoigne : « il y avait des choses qui étaient annoncées, comme une guérison ou des effets à la suite des cérémonies. Mais dans les faits, ça ne se produisait jamais. J’ai remis en question sa façon de nous faire vivre les cérémonies. » Le gourou devient alors violent envers lui. « Je pensais que mon rôle était d’améliorer ce qui se faisait et se passait à l’intérieur du groupe. Or ce n’est pas possible de changer les choses. Ça remet en question l’autorité du chamane. Il n’y a pas d’autre choix que de partir » confie aujourd’hui l’ancien adepte qui estime avoir dépensé, en treize ans, plus de 30 000 euros en dons pour d’obscures associations caritatives. Il a choisi de porter plainte contre ce gourou et est suivi par un psychologue.   

(Source : le parisien.fr, 16.04.2023)

  • Auteur : Unadfi