C’est une situation inédite et ironique : un groupe religieux poursuit en justice ses anciens membres. L’association de victimes des Témoins de Jéhovah est ainsi accusée de divulguer de fausses informations sur le mouvement.
Entrés en dissidence, celles et ceux qui ont quitté ou critiqué le groupe parlent des conséquences de leur appartenance passée sur le site de leur association. Ils racontent les abus subis, l’ostracisme, leurs troubles mentaux ou même les tentatives de suicide. En réponse, les Témoins de Jéhovah les attaquent en justice, exigent une rectification publique des informations publiées et la suppression du mot « victimes » qui caractérise l’association.
Pour l’avocat des victimes, Carlos Bardavio, le groupe religieux veut « détruire l’association » car c’est précisément grâce à celle-ci que les anciens ont pu s’organiser, se connaître, s’entraider et parler. Or le mouvement cherche justement à étouffer cette parole. Un juge de Torrejon de Ardoz devra décider si les cas signalés par l’association sont fondés ou non, s’il rejette ou pas un procès.
(Source : Infocatolica.com, 14.11.2022)