L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormons) reste énigmatique pour la plupart des Américains. Peu d’entre eux connaissent les liens étroits qu’elle entretient avec la politique. Pour y remédier, trois politologues, David Campbell, John Green et Quin Monson ont co-écrit La recherche de la Terre promise.
Depuis les années 1970, les Mormons sont fortement ancrés dans le camp des républicains. Un récent sondage a montré, qu’en 2014, 70% d’entre eux l’étaient alors qu’ils n’étaient qu’un tiers en 1960. En 2012, 90% de Mormons ont voté pour Mitt Romney aux élections présidentielles.
Bon nombre d’Américains pensent que l’Amérique est bénie par Dieu1. Certains pensent même que l’Amérique joue un rôle particulier dans le monde. Pour les Mormons, les États-Unis sont littéralement une nation désignée par Dieu, le lieu où il a décidé d’ancrer leur église. 90% des Mormons sont fermement convaincus que la Constitution américaine est un document divinement inspiré et un élément doctrinal. Dans Doctrine et Alliances, Dieu aurait prévu que la Constitution du pays serait établie, « par les mains des hommes sages » [les Mormons] qu’il aurait « élevés dans ce but ».
La plupart des Mormons tiennent des positions conservatrices sur les plus grands sujets de société actuels. Ils seraient néanmoins plus tolérants que la plupart des conservateurs américains sur la question de l’avortement qu’ils autorisent dans les cas de viol ou de mise en danger de la mère. Ils sont également généralement plus favorables à l’immigration que la plupart des républicains. L’envoi de missionnaires à travers le monde les rend plus ouverts sur l’extérieur.
Même si les Mormons déclarent que la politique n’interfère pas dans leur religion, leurs mobilisations à l’unisson sur des positions bien précises sont, dans la plupart des cas, couronnées de succès.
(Source : Religion News, 27.04.2015)
1 One Nation under God (Une nation sous le pouvoir de Dieu) est la formule employée dans le serment d’allégeance au drapeau