Les finances de l’Opus Dei « se portent bien »

Au coeur de la résidence de Rennes


La résidence Fréhel est le nouveau lieu de l’Opus Dei dans la capitale bretonne. Sur la façade, aucune pancarte ni inscription. Le terrain a été acheté en plein centre de Rennes et la résidence a coûté 1,4 million d’euros.

Cette résidence remplit plusieurs missions, à la fois centre d’activités spirituelles pour tous les publics et résidence étudiante.

Le bâtiment a été financé par une quinzaine de donateurs associés, proches de l’Opus Dei et disséminés dans toute la France. Une SARL créée pour l’occasion en assure la gestion juridique. A Rennes, ils sont une trentaine, hommes et femmes à travailler pour l’organisation.

Les finances de l’Opus Dei

En 2006, l’organisation revendiquait plus de 84.000 membres dans le monde parmi lesquels environ 30 % de numéraires. Ces derniers vivent dans les centres, reversant une partie de leur salaire. Ce dévouement financier, ajouté à l’implication morale des membres correspond-il à un témoignage du zèle chrétien ou au symptôme de potentielles « dérives sectaires » ? En Belgique, à la fin des années 90, une commission d’enquête parlementaire sur les sectes a émis de sérieux reproches contre certains aspects de l’Opus Dei, prosélytisme et financements opaques en premier lieu. Mais la commission n’a pas entendu de témoin direct, ce qui a permis à l’organisation de remettre en cause la crédibilité du document.

La vie à l’Opus Dei

De l’aveu même de ses membres, la vie dans un centre de l’Opus Dei implique une grande rigueur ainsi qu’un don de soi permanent. « A tel point que certains «opusiens» quittent le navire au bord de la crise de nerf ». Ils expriment, le plus souvent, « un mal-être très profond dû à un sentiment d’oppression, à un emploi du temps surhumain, au contrôle de leurs activités et de leurs lectures par les supérieurs, ainsi qu’à la rupture des liens avec leur famille ».

Pour Arnaud Gency, numéraire et porte-parole de la prélature en France, « certaines personnes ressentent mal des règles, pour toutes sortes de raisons. Ils peuvent ressentir des souf¬frances, je ne le discute pas. Mais ce n’est pas aussi strict et rigide que ce que vous avez pu lire ».

Dans la capitale bretonne, les institutions ecclésiastiques ne cachent pas leurs liens avec l’Opus Dei. Ainsi le chancelier du diocèse est également l’aumônier de la résidence Fréhel. Quant au bras droit de l’archevêque, Mgr Souchu, il déclare : « nous sommes satisfaits du travail qu’ils font à Rennes. Ils permettent à des étudiants de travailler dans des conditions optimales ». Une grande partie des prêtres du département saluent l’action de l’Opus Dei ou disent ne pas la connaître assez pour en parler. Quelques-uns, cependant, demeurent « très sceptiques »…

Source : Golias, Nicolas Legendre, novembre-décembre 2010