Les perquisitions1 et fouilles entamées fin février sur deux propriétés des Douze Tribus ont pris fin le 5 mars à Picton et le 7 mars à Bigga (Nouvelle-Galles du Sud). Trois tombes auraient été découvertes sur le second site. Selon une information du Daily Mail, non confirmée par la police, un seul corps aurait été retrouvé. Même si aucun membre n’a été interpellé, l’enquête ouverte en septembre 2019 n’est pour autant pas terminée. Ces perquisitions faisaient suite à des allégations d’enfants mort-nés au sein du groupe et non déclarés.
La communauté des Douze Tribus s’est implantée en Australie dans les années 1990. Enregistrée comme organisation religieuse, elle ne paye pas d’impôts et ne déclare pas les adeptes qui travaillent dans ses diverses entreprises, fermes et cafés essentiellement en Nouvelle-Galles du Sud.
Selon Chen Czarnecki, fondateur et ancien dirigeant de la branche australienne pendant 30 ans, l’organisme d’État WorkCover, chargé de la protection des droits des travailleurs, a eu beaucoup de mal à travailler avec la communauté car toutes les personnes employées par les entreprises du groupe sont considérées comme patrons et ne sont pas rémunérées.
Il a également confirmé que les membres des Douze Tribus étaient découragés de chercher de l’aide médicale extérieure, même en cas de maladie grave. Il raconte : « Je connais une fille qui était sur le point de mourrir. Quand ils l’ont amenée là-bas [à l’hôpital] et qu’elle a eu sa transfusion sanguine, elle était presque partie ». Lors de son interview, par 9now.nine, il a montré aux journalistes des guides médicaux donnant aux membres des instructions sur la façon de traiter diverses maladies graves avec des herbes, « y compris la prise d’ail et d’huile d’olive mélangés pour traiter la pneumonie infantile et la prise de vitamines B et de pissenlit au début d’une pré-éclampsie menaçant le pronostic vital chez les femmes enceintes. »
Sur le site de la communauté tout semble idyllique, de l’environnement verdoyant à la vie quotidienne de la communauté à laquelle les enfants participent en effectuant joyeusement les mêmes tâches que celles des adultes. Mais la réalité est tout autre. Elle a été révélée en 2013 dans le Sydney Morning Herald par Mark et Rosemary Ilich, un couple d’ex adeptes qui ont raconté comment, pour se conformer aux directives du groupe, ils ont dû renoncer à tous leurs biens et imposer à leurs enfants une discipline de fer. Les enfants, qui se doivent d’être parfaitement obéissants, sont « disciplinés » à coup de baguette à la moindre faute. Ils doivent ne pas pleurer pendant la punition et s’excuser une fois que leurs parents leur ont expliqué les raisons de leur punition.
(Sources : 9now.nine, Illawarra Mercury 07.03.2020 & Dailymail, 08.03.2020)
1. Lire sur le site de l’Unadfi : Encore une communauté perquisitionnée : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/encore-une-communaute-perquisitionnee/