Dans le domaine des pratiques de soins non conventionnelles, le jeûne rencontre un succès grandissant. Toutefois, l’actualité récente a montré que « l’absence de qualification des encadrants peut conduire à des situations dramatiques », comme l’écrit la Miviludes dans son dernier rapport annuel.
Une enseignante ayant participé au stage durant lequel une femme était décédée, à l’été 2021, a rapporté que les participants, « dont la moitié avait des pathologies incurables et plus de 60 ans », devaient eux-mêmes se peser ou prendre leur tension. Dès la deuxième semaine, elle-même s’est retrouvée incapable de se lever pour la réunion matinale, temps où les participants sont censés se regrouper afin de faire un point sur leur état. « La femme décédée ne venait pas non plus, mais personne n’est passé nous voir » explique-t-elle encore. L’enseignante partira une semaine avant la fin, avec dix kilos en moins.
Un autre témoignage, issu cette fois de la sphère religieuse, montre également le danger à effectuer un jeûne sans bénéficier d’un encadrement. Une jeune femme chrétienne pratiquante explique s’être mise à jeûner après avoir assisté à un atelier sur le jeûne animé par un prêtre, au sein d’une association catholique : « il nous a vendu le jeûne de manière spirituelle, en disant que c’était une manière d’être en connexion avec Dieu. Les jours suivants, je ne mangeais quasiment plus, mais je me disais que c’était quelque chose de sain ». Cela a abouti à un épisode psychotique qui lui a valu d’être hospitalisée cinq semaines. Elle est finalement parvenue à sortir de ce qu’elle décrit comme une situation d’emprise à l’aide du CAFFES.
(Source : charliehebdo.fr, 12.02.2023)