« Il existe une épidémie cachée d’abus sectaires au Royaume-Uni » a récemment déclaré le Dr Alexandra Stein, administratrice de la Family Survival Trust (FST). Ce constat s’appuie sur le rapport « Coercive Control In Cultic Groups In The UK » que la FST a publié en juillet 2022.

A la suite de sa parution, l’association a fait savoir qu’elle estime à près de 2000 le nombre de sectes sur le territoire britannique et demande une évolution de la législation pour que la coercition ne soit pas considérée comme illégale seulement dans le domaine domestique.

S’appuyant sur 105 témoignages de victimes de 36 groupes sectaires différents, le rapport a mis en évidence la coercition et les violences subies par les adeptes de sectes.

Il révèle que 17% des répondants auraient été violés dans le groupe dont ils étaient membres. Sur 71 personnes interrogées 21% auraient été violées par le gourou, tandis que 66% ont été forcées au célibat.

Concernant le volet des maltraitances, sur 86 personnes interrogées 50% racontent avoir été témoins de châtiments corporels sur des enfants. 62% racontent avoir travailler de longues heures et 47% signalent que le groupe violait les lois sur l’emploi.

Concernant l’isolement des adeptes, 56% des 99 personnes interrogées déclarent avoir été isolées de leurs parents, 68% des autres membres de leur famille et 71% de leurs amis.

Pour ce qui est de la typologie des groupes sectaires, 91% des ex-adeptes interrogés estimaient faire partie d’un groupe religieux ou spirituel, tandis que 14% appartenaient à des groupes de développement personnel et 11% se rattachaient à des groupes politiques.

Devant ces résultats alarmants, l’ancien député et président de la FST, Tom Sackville, déplore que le gouvernement anglais n’ait jamais légiféré sur le sujet au prétexte qu’il serait impossible de distinguer en droit une religion d’une secte. Il appelle à l’extension aux victimes d’abus sectaires d’une section de la « loi de 2015 sur les crimes ». Selon lui cette loi qui a rendu illégal des comportements de contrôle coercitif dans une relation intime ou familiale pourrait être étendue aux personnes abusées par des gourous.

(Sources : Independent, 18.07.2022 & Dailymail, 24.07.2022)