La secte juive ultra-orthodoxe vacille sous le poids des poursuites judiciaires

Après une série de raids des autorités guatémaltèques, la secte Lev Tahor semble se désintégrer progressivement. Des accusations de maltraitance, d’exploitation sexuelle de mineurs et de mariages forcés ont conduit à l’arrestation de ses principaux dirigeants, laissant un groupe « sans tête ».

Fondée dans les années 1980 à Jérusalem par Shlomo Helbrans, Lev Tahor prônait une interprétation radicale du judaïsme. Soudée à l’intérieur, mais ébranlée par plusieurs affaires, la secte a cherché refuge dans divers pays, avant de s’installer au Guatemala. Reste que ses pratiques, comme le mariage précoce de jeunes filles et l’isolement extrême de ses membres, ont rapidement attiré l’attention des autorités internationales.
L’incarcération récente de Nachman Helbrans, fils du fondateur et considéré comme plus extrémiste, a marqué un tournant. Sous sa direction, des cas d’enlèvements d’enfants, de violences et d’exploitation sexuelle ont été mis au jour. En 2018, l’enlèvement de deux mineurs a mené à une vaste opération transfrontalière, aboutissant à l’arrestation et la condamnation à de lourdes peines de prison de plusieurs dirigeants.


Le groupe n’a plus de leader


En décembre 2024, un raid guatémaltèque a permis de secourir près de 200 enfants du complexe de Lev Tahor. Les autorités ont également découvert un squelette de mineur et envisagent des poursuites pour trafic humain. Malgré ces interventions, des membres de la secte tentent de résister et dénoncent des persécutions religieuses orchestrées par Israël. Mais la plupart des chefs ne sont plus là et le groupe n’a plus de leader.
Le procureur général du Salvador a confirmé, dans un communiqué publié ce 13 janvier, que le rabbin Eliezer Rompler, qui avait été inculpé en Israël en 2020 par le tribunal de Jérusalem pour avoir agressé et maltraité des enfants, a été placé en détention. Figure de proue de la secte extrémiste, il avait fui et s’était réfugié au Guatemala. Un mandat d’arrêt avait été lancé par Interpol. Il a été interpellé alors qu’il tentait de passer la frontière au Salvador.
Des anciens membres et des organisations de soutien, comme Lev Tahor Survivors, signalent de leur côté une vague de départs. Entre 20 et 30 adeptes auraient fui en un an. Selon eux, « l’emprise et les liens familiaux freineraient les autres membres ». Mais les actions des autorités « suscitent l’espoir de mettre fin à des décennies d’abus ».


(Source : The Times of Israël, 29.12.2024 et 15.01.2025)


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  • Auteur : Unadfi