La pratique spirituelle ne rend pas humble

Une étude publiée en octobre 2020 par les chercheurs néerlandais Roos Vonk et Anouk Visser aurait démontré comment les gens engagés dans une démarche spirituelle telle que la pleine conscience ou les pratiques énergétiques, se sentent plus avancés que les autres en termes de sagesse, de connaissance de soi et d’intuition psychique.

Basée sur un échantillon de 3 700 personnes, l’étude intitulée « An exploration of spiritual superiority: The paradox of self-enhancement »1, dévoile que les pratiques censées minimiser l’ego ont tendance à le renforcer et que ceux qui s’impliquent dans des stages spirituels, retraites de pleine conscience, lecture de l’aura, régression dans des vies antérieures, seraient les plus suffisants.

Selon les chercheurs, cette supériorité spirituelle entrainerait une sensation de bien-être chez les participants plus que la pratique en elle-même. Elle serait corrélée à fort narcissisme communautaire. Il semblerait que celui-ci soit plus élevés chez les personnes qui viennent de centres de formation énergétique et que ces dernières soient plus susceptibles d’avoir un score élevé en matière d‘« excès de confiance surnaturelle ».

Pour le Psychologue Scott Barry Kaufman « il est probable que les pratiques spirituelles puissent être utilisées comme un outil pour accroître le soi narcissique, renforçant le sentiment que l’on est spécial et que l’on a droit à des privilèges spéciaux », mais ce sentiment de supériorité spirituelle est peut-être dû aussi au fait que les « programmes de formation attirent des personnes ayant de solides objectifs de développement personnel ».

(Sources : The Guardian, 02.01.2021 & Scientific American, 11.01.2021)

1 – Une exploration de la supériorité spirituelle : le paradoxe de l’autoamélioration

  • Auteur : Unadfi