La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX) aurait couvert des abus sexuels sur mineurs 

Entre 1986 et 2008, à Libreville, l’abbé Patrick Groche de la fraternité lefebvriste, se serait livré à des agressions sexuelles sur enfants en toute impunité. Il ne serait pas le seul. Un collectif de victimes s’est organisé malgré la prescription des crimes.

En 1986, la Fraternité installe une fondation au Gabon. L’abbé Patrick Groche, proche de Mgr Lefebvre, y joue un rôle important et crée deux écoles de garçons. Il y reste jusqu’en 2008 avant d’officier à Lourdes dans la maison Saint-Ignace. Mais depuis quelques années, des témoignages se multiplient sur des agressions sexuelles dont il se serait rendu coupable en Afrique. Le prêtre Damien Carlile, présent au Gabon de 1991 à 2000, est aussi accusé d’abus selon d’anciens élèves des écoles de la FSSPX.

En 2019, l’Association d’aide aux victimes des dérives des mouvements religieux en Europe et à leurs familles (Avref) publiait un « livre noir de la FSSPX » soulignant l’impunité des crimes dans ce groupe intégriste. En effet, des supérieurs de la Fraternité auraient eu connaissance de comportements déviants et, en réaction, ils auraient simplement déplacé les supposés agresseurs dans d’autres fondations, en Afrique ou en France.

En juillet 2022, des victimes ont décidé de se réunir en un collectif. Bien qu’une réponse pénale semble inenvisageable compte tenu de la prescription, un courrier a été rédigé à destination de Patrick Groche, présent lors d’une messe à Lourdes, pour lui demander de publier un communiqué reconnaissant les agressions. Une lettre restée sans réponse jusqu’à aujourd’hui.

Le porte-parole du collectif, Benjamin Effa, rappelle qu’une plainte avait été déposée en France en 2019 par un ancien servant de messe de l’abbé Groche, avant d’être classée sans suite. La victime avait témoigné le 29 septembre 2022 dans un entretien à Jeune Afrique. Depuis cette date, l’accusé aurait disparu du site internet de la FSSPX.

Le collectif espère aujourd’hui que ce prêtre n’est plus au contact d’enfants. Un appel à témoins a été lancé pour rassembler les informations sur les cas de pédophilie mais aussi de violences physiques dans les écoles du mouvement catholique traditionaliste. Un formulaire de contact est accessible sur le site internet du collectif pour faire remonter toute dérive sectaire.

De son côté, l’Eglise lefebvriste a reconnu des faits commis par un prêtre tout en précisant qu’il s’agissait d’un cas isolé et que ce dernier avait été mis à l’écart.

(Sources : jeuneafrique.com, le 29.09.2022 & La Croix, 03.10.2022 & Francetvinfo.fr, 13.10.2022)

  • Auteur : Unadfi