La Flandre veut s’attaquer à la « masculinité toxique »  

Face à une montée inquiétante de la misogynie et de la « masculinité toxique », le gouvernement flamand entend durcir le ton. Trois ministres issues de partis différents unissent leurs forces pour adapter le plan anti-radicalisation de 2020 à ce nouveau phénomène.

Zuhal Demir (N-VA), ministre de la Justice, Hilde Crevits (CD&V), ministre des Affaires intérieures et Caroline Gennez (Vooruit), en charge du Bien-être, sont parties d’un constat alarmant provenant d’un rapport de leurs cabinets respectifs : « la haine envers les femmes gagne du terrain, alimentée par des courants extrémistes (droite radicale, islamisme) mais aussi par une culture de rue banalisée ». Dans le viseur : des figures comme Andrew Tate, perçues comme des catalyseurs d’un discours masculiniste viral. 

De nombreuses études ont démontré que les algorithmes favorisent clairement les contenus inquiétants et provocateurs. Une enquête du Standaard, menée en septembre 2024, a révélé que des profils fictifs d’adolescents sur TikTok étaient exposés à des contenus misogynes en moins de trente minutes. Une chercheuse de la KU Leuven confirme : « même des enfants, qui font innocemment défiler des dessins animés, peuvent être ciblés ». 

Les ministres flamandes veulent faire bouger les choses. Des mesures concrètes devraient être présentées d’ici septembre pour « mieux protéger les jeunes ». Le centre d’expertise, partenaire du gouvernement, recommande une approche basée sur le dialogue plutôt que le contrôle parental. Il préconise « l’écoute et la déconstruction des discours sexistes par la conversation ». 

(Source : RTBF, 10.04.2025) 

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  • Auteur : Unadfi