La déesse seule au palais de justice, son compagnon en fuite au Brésil

Le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc a condamné, le 15 janvier 2021, les deux responsables de l’entreprise en développement personnel « Au palais des Lémuriens » pour blanchiment d’argent. Sucitra (surnom) et son compagnon Olivier (actuellement en fuite au Brésil) ont écopé d’un an de prison avec sursis et de la confiscation des 35 000 euros saisis chez eux et de deux voitures de luxe vendues sous le manteau pour les soustraire à un contrôle fiscal.

L’entreprise avait attiré l’attention en 2016 après que des parents d’élèves s’étaient inquiétés des activités proposées à leurs enfants dans le cadre des TAP (temps d’activité périscolaire). Ils ont jugé contraire au principe de laïcité l’activité de méditation proposée par l’animatrice. Quelques recherches ont permis de découvrir que celle-ci était membre de l’association Déesses sans frontières, fondée et présidée par Sucitra, et qu’elle avait été formée au sein du Palais doré des lémuriens, dont le site mentionnait, selon le journal Trégor qui avait publié un article sur l’affaire en 2016, « des propositions de massages vraisemblablement tendancieux qui pouvaient s’apparenter à un commerce sexuel ».

Si bien qu’en 2017, une « enquête a été diligentée sur une présomption de mouvance sectaire ». Mais les prévenus ont finalement été jugés pour blanchiment d’argent et travail dissimulé.

Le couple qui proposait des formations en « Récupération d’énergie vitale par le saut quantique », une méthode de soin sortie de l’imagination de Sucitra, avait mis en place un système de rétribution financière bien huilé.

Leurs 200 clients payaient entre 600 et 1 000 euros les quatre stages nécessaires pour devenir praticien. Une fois installés, ils devaient reverser 10% de leurs gains pour utiliser la méthode de Sucitra. Ces revenus, Sucitra et son compagnon ont oublié de les déclarer au fisc, si bien qu’au bout de trois ans ils devaient respectivement 164 000 et 56 000 euros, sans compter les 30 000 euros en liquide retrouvés à leur domicile lors de la perquisition des gendarmes. 

En revanche, s’ils avaient négligé l’administration fiscale, ils n’avaient pas omis de solliciter les services d’aides sociales, et notamment la CAF, pour obtenir des allocations qui leur ont rapporté plusieurs milliers d’euros.

(Sources : Actu, 15.01.2021 & Pontivy ma Ville, 14.012021)

  • Auteur : Unadfi