Le parlement allemand a voté l’interdiction des thérapies de conversion pour les personnes mineures et pour les adultes contraints, menacés ou manipulés. La peine désormais encourue est d’un an de prison et 30 000 euros d’amende. Afin de se mettre à l’abri des poursuites pénales, deux structures émanant du mouvement évangélique Torrents de Vie, la Confrérie du Chemin et l’Institut de pastorale et de conseil pour la restauration identitaire par le dialogue, ont décidé de quitter l’Allemagne et de s’installer en Suisse.
La Suisse n’approuve pas les thérapies de conversion mais ne croit pas utile de légiférer. Elle estime que le cadre de déontologie auquel elles sont soumises est suffisant.
En France, à la fin de l’année 2019, deux députés ont préconisé de promulguer une loi spécifique contre ces « thérapies ». Les associations les plus connues qui les proposent en France sont Torrents de vie et Courage. Torrents de Vie est lui-même issu du groupe Exodus International aujourd’hui dissout.
Ces thérapies de conversions, dites aussi « réparatrices » par leurs défenseurs, visent à changer, à « guérir » l’orientation sexuelle d’une personne. Les termes « thérapie » ou « guérison » sont en eux-mêmes trompeurs puisqu’ils laissent entendre que l’homosexualité serait une maladie, alors qu’elle n’est plus considérée comme telle depuis 1992. Les parlementaires allemands ont rappelé que ces thérapies pouvaient avoir des conséquences psychologiques graves.
La fondation Le Refuge, qui héberge et accompagne les jeunes rejetés par leurs proches, recense en moyenne trois appels par mois concernant ces thérapies.
(Sources : Slate, 08.05.2020 & 360°, 21.05.2020)