Un rapport indépendant, publié ce lundi 3 février, accuse Mike Bickle, fondateur de l’International House of Prayer de Kansas City (IHOPKC), d’abus sexuels et de comportements inappropriés envers au moins 17 victimes.

Réalisé par la société d’investigation Firefly sous la supervision du réseau messianique Tikkun Global, le document met en lumière des décennies de dérives au sein de l’organisation missionnaire basée à Kansas City. Le rapport s’appuie sur un examen de plus de 6 000 documents et des entretiens avec 210 personnes.
Selon l’enquête, le pasteur Mike Bickle, figure influente du mouvement Network Christianity, aurait abusé de son autorité pour manipuler et isoler ses victimes à qui il se présentait comme un « père spirituel ». Certaines étaient mineures à l’époque des faits. Il contrôlait leurs habitudes alimentaires et leur mode de vie. Il aurait aussi normalisé des contacts physiques inappropriés, comme les embrasser ou leur ébouriffer les cheveux, en utilisant un discours religieux pour justifier ses actes et les préparer au pire.
Accusé publiquement en octobre 2023, Mike Bickle a reconnu un « comportement inadapté » en décembre mais nie les accusations les plus graves. IHOPKC a depuis rompu tout lien avec lui.
Le rapport critique également la position de l’institution qui s’est montrée « indifférente » aux signalements des victimes et qui aurait minimisé, voire dissimulé, les abus.
Boz Tchividjian, avocat spécialisé dans la défense des victimes d’abus, voit dans ce rapport un signal fort contre l’impunité des figures religieuses. « Les règles finiront par les rattraper », prévient-il. « Que ce rapport serve d’avertissement à ceux qui sont aux commandes et qui se livrent à des comportements similaires ».
IHOPKC n’a pas répondu aux sollicitations des journalistes. L’enquête interne menée par un cabinet d’avocats est toujours en cours.

(Sources : RNC & The Kansas City Star, 06.02.2025)