Femmes abusées chez Raël

Dans Les femmes de Raël, un documentaire diffusé sur LCI Télé le 14 janvier, la réalisatrice Johanne de Bellefeuille a souhaité montrer la vie au sein du mouvement raelien et les abus dont sont victimes les femmes. Le documentaire s’appuie sur les témoignages de Sylvie et Martine, deux femmes qui ont passé une grande partie de leur vie au sein du groupe.

Ces femmes expliquent comment elles ont rencontré Raël et comment l’emprise s’est peu à peu installée. Martine raconte que quand elle a rencontré Raël, elle était « impressionnable, naïve, pas très sûre [d’elle] ». Ensuite elle raconte l’emprise totale exercée par le gourou. Il encourage ses adeptes à lui donner 10% de leurs revenus mais aussi à lui léguer l’intégralité de ce qu’ils possèdent. Les femmes étaient, comme bien souvent dans les mouvements sectaires, les premières victimes du gourou. Elles subissaient de nombreuses règles. Certaines portaient un signe distinctif pour montrer qu’elles ne pouvaient avoir des rapports sexuels qu’avec Raël et d’autres étaient libres mais devaient tout de même répondre aux désirs du gourou. Le mouvement faisait aussi pression sur les adeptes pour qu’ils n’aient pas d’enfants. Une femme témoigne s’être alors fait ligaturer les trompes à l’âge de 26 ans. Les deux témoins parlent de misogynie et d’un important mépris des femmes chez Raël. Il était un fervent admirateur de Hugh Hefner, le dirigeant du magazine Playboy. Le magazine avait recruté des fidèles pour faire un reportage, l’intégralité des gains est allée sur demande du gourou à la fondation du mouvement raelien plutôt qu’aux femmes. Au sein de son organisation, Raël avait fondé l’Ordre des Anges composé de jolies jeunes femmes dont plusieurs travaillaient dans l’industrie du sexe afin de rapporter de l’argent à l’organisation et au gourou.

Au sujet de l’emprise et des raisons pour lesquelles une victime reste au sein d’un mouvement sectaire, un des témoins explique qu’en s’engageant dans un mouvement sectaire, la victime cherchait en réalité à s’impliquer dans quelque chose de grand. En parallèle, Raël est à la recherche de quelqu’un qui le fait se sentir exceptionnel. Il y a donc en quelque sorte une rencontre de l’offre et de la demande. Sylvie raconte qu’à l’époque elle avait l’impression d’avoir Jésus devant elle lorsqu’elle le voyait.

Raël arrive à isoler les victimes, les empêche de se questionner, les valorise et son charisme fait que les adeptes sont totalement sous emprise.

Sylvie affirme témoigner dans un but de prévention : « Je souhaite, dit-elle, que toutes les filles qui ont vécu des choses semblables puissent dénoncer. Il n’y a pas d’autres moyens de guérir. ». Ces témoignages permettent de comprendre que des personnes indépendantes, intelligentes, adhérent à un mouvement sectaire et que la sortie d’un groupe s’avère difficile tant l’emprise du gourou ou de la doctrine du groupe peut être forte.

Aujourd’hui, Raël vit au Japon et il continue ses prêches misogynes. Dans une conférence en 2015, il aurait déclaré : « Rappelez-vous, les hommes : si une fille vous dit non, ça veut dire « Oui, s’il te plaît ! Fais-moi l’amour ! ». 

(Sources : Radio Canada, 10.01.2023 & 11.01.2023 & Le Devoir, 13.01.2023   7 jours, 14.01.2023 & La Presse, 14.01.2023)

Regarder le documentaire : https://ici.tou.tv/les-femmes-de-rael

Lire l’ensemble des articles sur le mouvement raelien sur le site de l’Unadfi : https://www.unadfi.org/mot-clef/mouvement-raelien/ 

  • Auteur : Unadfi