Après avoir échoué à régler, en interne avec la Scientologie, l’affaire de viol dont il est accusé par trois femmes ex scientologues1, l’acteur scientologue Danny Masterson a obtenu un report de son procès grâce à un changement d’avocats. Au lieu de commencer fin août, le procès débutera en octobre. L’acteur, cependant n’a, pas obtenu que la plainte de l’une de ses accusatrices soit jugée dans un procès séparé.
L’avocat de Masterson avait estimé qu’en tant qu’ex maîtresse qui se considérait « méprisée », le témoignage de cette dernière n’avait pas le même poids que celui des deux autres victimes. Pourtant les faits rapportés par les trois femmes sont très similaires.
L’homme de 46 ans a plaidé non coupable face à ses trois accusatrices qui affirment avoir été victimes de viols chez lui entre 2001 et 2003. Selon les victimes, les agressions se sont déroulées suivant un schéma assez identique. Invitées chez lui, elles se sont toutes senties mal après avoir bu l’alcool qu’il leur avait servi. Deux d’entre elles ont même eu l’impression d’avoir été droguées. Elles décrivent ensuite des relations sexuelles forcées. L’une d’elle explique qu’il s’était adressé à elle en utilisant une voix dominatrice connue en Scientologie sous le nom de « ton 40 ». La jeune femme scientologue a été impressionnée, mais a néanmoins refusé les avances de l’acteur qui n’en n’a pas tenu compte. Les deux autres victimes rapportent avoir été quasiment inconscientes au moment de leur agression et avoir été menacée de violences pour l’une d’elle et avoir reçu des coups pour l’autre.
Les trois victimes ont mis du temps avant de dénoncer les faits car elles craignaient d’être déclarées personnes suppressives (paria) par la Scientologie, un risque qui les terrorisait. Deux des femmes ont, en outre, expliqué qu’elles avaient été dissuadées de dénoncer leurs agressions par des membres du groupe. L’une d’elle raconte qu’après son viol, un officier d’éthique (membre du corps disciplinaire de la Scientologie) présent au domicile de Masterson l’avait avertie de ne pas prononcer le mot « viol ». Un responsable de l’Eglise, avait dit à une autre qu’elle avait dû « mériter » ce qui s’était passé. Les scientologues croient au karma. La même victime a expliqué que le scientologue lui avait rappelé la « doctrine de son Eglise déclarant que c’était un «crime grave» de dénoncer un collègue scientologue aux forces de l’ordre ».
(Source : Rolling stone, 31.05.2022)
1. Lire sur le site de l’Unadfi : La Scientologie au cœur d’un procès : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/la-scientologie-au-coeur-d-un-proces/
Du nouveau dans le procès de Danny Masterson : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/du-nouveau-dans-le-proces-de-danny-masterson/